1-1- La psychopédagogie comme carrefour des connaissances.

Le développement de différentes approches psychologiques concernant l'enfant, l'appréhension radicalement différente de la personne, conceptualisée par la psychanalyse, les apports déterminants de la sociologie, de l'ethnologie, de la physiologie, de la médecine, de la réflexion philosophique, ont trouvé à l'évidence des résonances, sinon des prolongements, dans le domaine de l'éducation. Celle-ci ne peut plus prétendre, sans un parti pris de mauvaise foi, s'adresser uniquement au "sujet épistémique" issu directement des observations "en laboratoire" de PIAGET. Nul ne peut contester désormais que le psychisme de "l'enfant-élève" est constitué, non seulement de ses capacités cognitives, mais aussi de ses affects, de son inconscient, des conflits psychiques qui l'animent, de ce qu'il a constitué en lui à partir de son appartenance sociale et familiale. Nul ne peut théoriquement prétendre que la pensée et le corps sont séparés, et nul ne peut nier, que les deux sont inextricablement mêlés.

Le pédagogue, confronté au problème de plus en plus important et angoissant de l'échec scolaire, connaît le doute sur la validité de sa pédagogie. Il rêvera de plus en plus de faire bénéficier son action des apports de ces sciences en plein essor, d'articuler ces derniers avec une approche pédagogique et éducative de l'enfant, que celui-ci soit, ou non, en difficulté. Il connaîtra également les plus grandes difficultés à le faire, et les doutes l'assailleront plus d'une fois.

Ainsi naît un nouveau positionnement, un point de vue, plutôt qu'une science. La psychopédagogie, construite, dans une visée première d'aide aux enfants en difficulté à l'école, et afin de lutter contre leur exclusion du système, se verra requise pour asseoir l'action pédagogique et éducative en général.