1-1-2- Mise en oeuvre d'une aide à l'enfant en échec scolaire, basée sur une psychopédagogie qui se référerait à la théorie psychanalytique.

1-1-2-1- Création d'un Centre psychopédagogique.

En 1945, à la Libération, naît le projet de faire bénéficier l'éducation, parents et professeurs, des apports de la psychanalyse et de la psychologie moderne, en se centrant sur le problème posé par les enfants en difficulté à l'école. Il s'agit d'intégrer ce que l'on connaît à présent ‘ "de la vie affective et intellectuelle de l'enfant, et notamment de son inconscient à partir duquel il se construit." ’ (MAUCO, 1975, p. 21).

En avril 1946, est ouvert le Centre Psychopédagogique, au lycée Claude Bernard à Paris. Ses fondateurs, Georges MAUCO, Juliette BOUTONNIER, suivis bientôt d'André BERGE, Françoise DOLTO, Maud MANNONI, du Dr. LEBOVICI, du Dr. DIATKINE, de M. ANZIEU, de Jacques LEVINE, entre autres, mettent l'accent sur l'importance du travail psychique inconscient chez l'enfant et ses éducateurs. Le terme de ‘ "psychopédagogie avait ici le même sens que celui de "pédanalyse" utilisé alors par les pédagogues psychanalystes suisses Ffister et Zulliger" ’, précise Georges MAUCO (1975, p.157).

Ce dernier affirme fortement la position de son équipe, qui élabore une réponse psychopédagogique à la difficulté de l'enfant, dans un nécessaire et radical changement de l'approche de cette difficulté. Cette psychopédagogie intègre les conceptions psychanalytiques du symptôme, l'échec scolaire pouvant être entendu comme un symptôme. ‘ "Toute consultation qui ne serait que médicale ou pédagogique ne saurait être assimilée à un Centre psychopédagogique. Elle pourrait même dans certains cas renforcer les troubles de l'élève en agissant avec une connaissance incomplète de leur origine profonde. En particulier une pression éducative ou rééducative considérée comme efficace si elle supprime les symptômes non seulement ne résout rien en profondeur mais peut même accroître les causes d'inadaptation. Car le symptôme n'est généralement qu'une réaction par où se décharge symboliquement la tension intérieure inconsciente." ’ (MAUCO, 1975, p. 21-22).

Les causes de la difficulté de l'enfant étant essentiellement psychiques, le psychopédagogue doit agir sur les causes du symptôme, en profondeur, et ne pas viser la seule adaptation superficielle, qui ne serait que soumission à l'autorité, affirme Georges MAUCO.