1-1-4- Méfiances...

Cependant, une méfiance s'instaure et se perpétue quant aux relations entre la psychologie, et, une pédagogie affirmée comme nécessairement normative. Maurice DEBESSE 59 exprime ces limites de l'articulation entre les deux champs: ‘ "Certes la psychologie nous apporte une aide précieuse entre toutes: elle est l'instrument d'adaptation pédagogique par excellence. Il ne s'agit donc ni de nier ni de réduire la part qui lui revient, au contraire. L'éducation doit reposer sur une psychopédagogie: nous ne nous lasserons pas de le montrer. Mais il ne faut pas que la psychologie de l'enfant, qui a permis de libérer l'éducation du carcan de ses routines, nous cache l'aspect normatif de toute formation." ’.

Si l'articulation entre psychologie et pédagogie pose problème, alors que la plupart reconnaissent les apports indispensables aujourd'hui de la psychologie dans la connaissance de l'enfant, celle entre psychanalyse et pédagogie, semble en poser plus encore. ‘ "La classe n'est pas le divan freudien...", déclarait Daniel HAMELINE en 1986: ‘ "...l'éducation n'est pas la thérapie, l'enseignement n'a pas à jouer les apprentis sorciers, l'analysant n'est pas l'analyste" ’ (p. 94).

La question de l'articulation entre pédagogie et psychologie, entre pédagogie et psychanalyse, est posée...Toujours est-il que le débat reste ouvert. Un pas en avant n'est-il pas réalisé lorsque les questions sont posées, et non pas évitées, fuies, rejetées a priori, peurs et résistances étant les deux faces d'une même attitude psychique, et débouchant sur l'impasse, le blocage des situations?

Notes
59.

DEBESSE. (1970).Les étapes de l'éducation. PUF 3 ème édition, p. 4-5, cité par Emile CHANEL. (1970). Les grands thèmes de la pédagogie. Textes fondamentaux. Paido guides, Le Centurion, Sciences Humaines, ed. 1986, 310 p., p. 16.