3-4- L'ère du soupçon" et des "dys-"... Une nosographie complexe. Une autre "explication" de l'échec scolaire.

"L'ère psychométrique", ouverte en 1911 avec le premier test BINET SIMON, née d'une volonté de positionnement scientifique de la psychologie, s'assortit d'une politique de classification non seulement des troubles, mais aussi des enfants. Ceux qui se reconnaissent dans ce courant, conçoivent la difficulté de l'enfant comme un dysfonctionnement, "un trouble instrumental", une "déficience", "une lacune", ou bien comme "un manque" que l'on cherche à cerner de plus en plus. Tout trouble, par la méthode des tests, peut être rapporté à la norme et mesuré dans son degré de déviation. Dès lors on pense enfin comprendre l'énigme posée par un grand nombre de ces enfants "non débiles" qui ne réussissent pourtant pas à l'école...On pense que l'on tient enfin "LA" cause, l'explication de la difficulté de l'enfant...

L'enfant en échec scolaire, lorsque son "QI" 81 est "normal", va se retrouver suspecté a priori d'une "maladie en forme de "dys-", conceptualisée au début du vingtième siècle, et qui organise ses symptômes.

Du préfixe grec dus, préfixe péjoratif, et construit sur le modèle de troubles médicaux comme la dysacousie (trouble de l'audition), la dysphasie (déficiences, troubles importants du langage parlé), la dysboulie (trouble du vouloir), la dyspepsie (trouble de la digestion), etc..., s'épanouit en un florilège de termes spécifiques, une nosographie qui vise à catégoriser, classifier, cerner les difficultés des élèves, conduisant du même coup à des réponses exigeant la formation de professionnels de plus en plus spécialisés. C'est l'ère des dys-lexiques, dys-orthographiques, dys-calculiques, etc... Parmi ces troubles, c'est la dyslexie qui fera le plus l'objet de débats et de questionnements. De quoi furent constitués ces débats?

Notes
81.

Quotient intellectuel.