Besoin, manque, et création.

L'école est partie d'un constat: un grand nombre d'élèves dont l'intelligence est normale, subissent pourtant l'échec scolaire, et sont exclus de fait, par leurs difficultés, du centre du système. Le nombre croissant d'élèves en échec scolaire, a fait ressortir le manque de structures de "remédiation" adaptées à l'intérieur de l'école, pour ces élèves. Un besoin insistant met en évidence une faille, un manque, du système, quant à ses réponses d'aide, à l'enfant en difficulté à l'école.

La rééducation pourrait-elle être une alternative au seul mouvement d'exclusion envisagé jusque là? Il s'agit d'enrayer d'urgence ce processus d'exclusion, car son accélération atteint profondément l'intégrité du système, voire, menace son existence, si l'on en croit les études des sociologues de l'époque, ou les positions extrêmes d'un Ivan ILLITCH.

L'école est entrée dans une phase de recherche, et des tiers, extérieurs ou en marge du système, pédagogues, médecins, psychanalystes, sociologues,...sont venus apporter la contribution de leur regard sur la question. Les conditions sont réunies pour qu'une création se réalise. Ce sera en l'occurrence à ce moment-là, "l'invention" d'une nouvelle structure dans l'école: la rééducation.

La rééducation, comme toute création, émerge d'un contexte et s'origine dans ce qui l'a précédé, dans le courant des idées pédagogiques mais aussi philosophiques, sociales, politiques qui en constituent la préhistoire et qui ont nourri les conceptions pédagogiques des "ancêtres" en leur temps. Elle est née d'un long cheminement, d'un long tâtonnement, de questions posées, résolues d'une certaine manière, puis reposées, car toujours présentes, insistantes.

On peut donc avancer que la rééducation, comme toute création, est née d'un besoin, suivi d'une demande non satisfaite, laquelle a révélé un manque, qui a fait surgir le désir d'autre chose. Nous disposons des éléments qui nous permettent d'affirmer que:

  • La rééducation a été créée pour répondre à un besoin de l'institution scolaire. Elle était un des moyens mis en place pour enrayer un mouvement d'exclusion généralisé. C'était notre première hypothèse de travail.