1-1-3- Les rééducateurs sont-ils englués par leur nom et les représentations qui s'y rattachent?

Yves de La MONNERAYE exprimait (1994) qu'il peut être heureux que les rééducateurs n'aient pas trouvé un mot qui résumerait ou décrirait complètement ce qu'ils font. De l'écart subsistant entre leur nom et leur pratique, ils ne peuvent faire ainsi l'économie de DIRE leur pratique. D'autre part, "les autres", ne comprenant pas ce que recouvre ce mot dans le cadre scolaire, continuent à les interpeller, à les interroger, à leur faire préciser, et donc les incitent à se définir.

Les représentations immédiates que nous venons d'évoquer, préfabriquées, risquent de se plaquer sur une pratique et de faire écran. Ces représentations sont encore et toujours à reprendre, à retravailler, car elles resurgissent toujours au moindre détour du chemin. Peuvent-elles être dépassées, dans un échange, un partage, gages d'un meilleure compréhension réciproque, et d'une clarification de ses propres pratiques, pour le rééducateur? Elles permettent, quoi qu'il en soit, par les interrogations qu'elles suscitent, que la recherche, l'investigation, se poursuivent. Dans la mesure où la vie est une quête, c'est la vie qui continue, se transmet, lorsque le rééducateur transmet à la génération professionnelle suivante, non pas ses certitudes, mais ses "in-certitudes", ses interrogations, ses doutes, souhaitant en même temps que personne ne l'enferme dans des principes rigidifiés, fermés, mortifères.