3-3-1- L'intégration: un problème qui ne concerne pas seulement les handicapés...

En 1985, le Symposium du Conseil de l'Europe à Rome a pour thème: ‘ "Quelle contribution peut apporter l'école primaire à la prise en charge des enfants à besoins particuliers?" ’ ‘ 154 ’ ‘ Lors des échanges, un consensus se dégage: "L'intégration scolaire doit être recherchée pour tous les enfants (et adolescents) à besoin particulier, l'intégration scolaire des jeunes handicapés n'est qu'un cas particulier de l'effort que doit faire le système éducatif pour reconnaître et accepter les différences, s'adapter à son public et satisfaire les besoins particuliers des élèves, quelles qu'en soient les origines."(op. cité, p. 4)

Cette déclaration, situant le problème de l'échec scolaire dans un cadre européen, semble importante à plusieurs égards:

  • elle s'inscrit à contre-courant du mouvement qui exclut du système les élèves "dérangeants". Elle interroge l'école quant à ce qui pourrait être mis en place quant aux "besoins particuliers" de certains enfants qui sont en difficulté sans être pour autant handicapés.
  • affirmant une approche différenciée et non plus globaliste, universaliste, qui a été prioritairement celle de l'école depuis Jules FERRY, elle insiste sur les différences inévitables entre les élèves, en particulier entre les élèves non-handicapés, ceux dont on a justement voulu nier les différences.
  • elle insiste sur la nécessité pour l'école de reconnaître et d'accepter ces différences, de mettre en place de nouvelles stratégies, afin de les articuler au mieux.

L'école, et "la pédagogie" dans son ensemble, en France, est-elle prête à intégrer ces différences entre les enfants?

Notes
154.

Cité par Daniel PANNETIER (1995) IPR-IA, chargé de mission, discours d'ouverture du Colloque national, Qu'est-ce qu'aider? Cahiers de Beaumont, 69/70, oct-nov-déc, 3-5.