3-5- Un avenir menacé. "L'aide psychopédagogique est-elle utile?"

Le rapport DUCOING, en 1987, avait rendu, semble-t-il, des conclusions favorables, vis à vis de la pratique rééducative. Contre toute attente, au cours des années 1988-1989, certains proclamaient: "Le GAPP est mort!", sans savoir ce qui le remplacerait, ou s'il serait même remplacé. "Des échos" inquiétants et répétés, en provenance du ministère, concernant son éradication, parvenaient jusqu'aux rééducateurs. Ces informations n'en étaient pas. Cette volonté de suppression de la structure GAPP, ne fut pas exprimée d'une manière officielle, au cours de ces années, mais "connue", à la manière de ces non-dits, qui sont plus souvent des "mi-dire" au sein des familles.

Quelle logique a donc présidé à cette volonté manifeste, de la part du ministère, de supprimer la rééducation, alors que l'enquête menée en 1987 sur ordre du même ministère, avait conclu à "des effets" indéniables de cette action auprès des enfants en difficulté à l'école, à la satisfaction des partenaires? Il est vrai que ces effets, de l'avis de tous, étaient plus psychologiques que pédagogiques... Etaient-ils donc, de ce fait, suspects et indésirables? Une fois de plus, on pouvait se demander si la psychologie, et la psychopédagogie, avaient droit de cité dans l'école?

Cette période a été marquée par un second rapport, que beaucoup ont qualifié "d'explosif", resté "confidentiel", mais suffisamment connu pour que paraissent des articles dans les journaux 177 .

En décembre 1990, est rédigé, ce qui est très vite nommé "le rapport MINGAT", et qui s'intitule en fait: "Evaluer les activités de ré-éducation GAPP à l'école primaire." Dans un contexte d'austérité budgétaire, Alain MINGAT, chercheur à l'Institut de Recherches sur l'Economie de l'Education 178 , a été chargé de cette enquête par le ministère.

Notes
177.

Le journal Le Monde de l'Education de décembre 1990, titre un article signé Eveline LAURENT: Un rapport explosif sur les GAPP. L'aide psychopédagogique est-elle utile? 52-53. Nous lui avons emprunté une partie de son titre.

178.

IREDU-CNRS, dont le siège est à Dijon.