4-2- "Les aides spécialisées se font à l'école." (ibid., p. 1041, point 1-4). A qui s'adresse la rééducation?

Le texte souligne l'importance revêtue par le lieu d'intervention de ces aides. Celui-ci les différencie profondément de toutes les autres aides à l'enfant en difficulté, lorsqu'elles sont extérieures à l'école. L'aide à l'école n'est pas un obstacle à l'existence des secondes, il lui arrive même de les préparer et de les favoriser, si elles s'avèrent nécessaires pour l'enfant. Le mot "aide" qualifie toutes les interventions en provenance de l'école, auprès de l'enfant en difficulté. De là à évoquer la "relation d'aide", il n'y a qu'un pas à franchir. Nombre de rééducateurs s'inscrivaient dans une "relation d'aide", au sens rogérien du concept.

Un des points fondamentaux de cette circulaire est la reconnaissance d'une difficulté scolaire qui ne relève pas de la pathologie. ‘ "D'autres élèves, cependant, éprouvent des difficultés à satisfaire aux exigences d'une scolarité normale, difficultés qui ne peuvent être considérées comme des handicaps avérés. Les actions qui visent à les prévenir ou à les réduire, lorsqu'elles sont installées, ont été organisées en 1970 et précisées en 1976." ’(p. 1040) 183 . La référence aux deux circulaires, de 1970 et de 1976, renvoie, sans la nommer, à l'aide rééducative, donnant par là même, une indication importante sur le profil des enfants auxquels va être proposée une rééducation. En le différenciant nettement de "l'élève handicapé", le texte laisse entendre que "l'élève en difficulté" est un élève qui a pu rencontrer "une difficulté normale". C'est en particulier de cette définition, que s'empareront les rééducateurs pour se donner des repères à l'indication d'aide rééducative. A la lecture du texte officiel, nous venons d'apprendre que, la plupart du temps, l'enfant auquel s'adresse la rééducation, ne présente pas "un handicap avéré". Il est précisé que l'intervention s'effectue auprès d'élèves d'école maternelle et élémentaire, "en difficulté scolaire, globale ou particulière" (p. 1042, point 2-2).Le texte n'en dit pas plus.

En clarifiant les caractéristiques de ce public "en difficulté", on pourra commencer à entrevoir plus précisément, de quels types de difficultés il s'agit. C'est de la définition du "public" auquel va s'adresser la rééducation, qu'une praxis rééducative, au sens plein du terme, pourra s'élaborer. L'objectif de la deuxième partie de cette recherche, sera de préciser la nature des difficultés de l'enfant, et, en particulier, ce que pourrait être "une difficulté normale", qui permettrait de proposer une aide rééducative à un enfant, et ce qui pourrai relever d'un registre "pathologique", qui conduirait à conseiller à ses parents de lui faire prodiguer des soins.

A partir du texte de la circulaire, c'est à partir de l'analyse des objectifs spécifiques assignés à l'intervention rééducative, que l'on peut tenter d'obtenir des informations complémentaires.

Notes
183.

Circulaire n° 90-082 du 9 avril 1990.