5- Qu'en est-il de la rééducation, en 1990? Construire une "pratique rééducative". A partir de quels "matériaux"?

Jean-Louis DUCOING avait rendu compte, en 1987, de la présence d'une pratique consensuelle et implicite, chez les rééducateurs. Celle-ci émerge peu à peu, à travers les échanges, les écrits professionnels, sans avoir vraiment pris forme. Les rééducateurs interrogeront le texte de la circulaire de 1990 au regard de cette pratique qui s'élabore. Cependant, des modes d'interventions rééducatives divers, semblent coexister.

L'élaboration de sa pratique, doit-elle être le fait de chaque praticien, individuellement, alors qu'il est immergé dans l'action quotidienne, alors qu'il est "pris" dans une équipe pédagogique qui apporte ses représentations particulières de l'enfant, de ses difficultés, de l'aide à lui apporter? Peut-il effectuer seul le travail de mise à distance nécessaire, alors qu'il est assigné à répondre aux difficultés spécifiques d'un contexte donné, toujours particulier, alors qu'il est "pris" dans la relation, et confronté aux difficultés toujours singulières d'un enfant? Si cette élaboration n'était que singulière, n'y aurait-il pas risque de pratiques hétéroclites, risque de "dilution" de la profession, et, à court terme, disparition? Uneidentité professionnelle du rééducateur, pourrait-elle se dégager? Y aurait-il "une identité" de la pratique rééducative?

Les rééducateurs ressentiront fortement le besoin de se donner des repères communs. Afin de pouvoir construire, il est nécessaire de bien connaître les matériaux disponibles, utilisables. Quels sont-ils, pour l'élaboration d'une pratique consensuelle, en 1990?