L'enfant est de moins en moins disponible pour apprendre.

Si sa situation ne s'améliore pas rapidement, l'enfant est bientôt convaincu de son incapacité, et le fonctionnement de sa pensée se "grippe", diminuant d'autant ses possibilités, ses capacités réelles 248 . Il se sent exclu et se marginalise encore plus, rendu incapable de mobiliser ce dont il était capable auparavant, convaincu de ne pouvoir trouver sa place dans le monde des autres, et, en particulier, celui de l'école. C'est en cela que Philippe THIEFAINE (1996, p. 10), par exemple, soulignant la violence que fait subir l'échec scolaire à un enfant, compare celle-ci à la situation du chômage."Un enfant en difficulté scolaire est dans la même situation psychologique qu'un chômeur." ’. Ils se trouvent pris tous deux dans un cycle: anxiété, tension, moindre efficience, risques d'échec accru, erreurs, humiliation, retrait, incapacité d'agir, désocialisation, anxiété...

Nous avons constaté le passage du terme "échec scolaire", à celui de "difficulté scolaire", dans les textes officiels, puis, peu à peu, dans l'usage courant. Quels sont les changements apportés, lorsque l'on substitue au mot échec, le mot difficulté? Quelles "réalités" psychiques recouvrent les différents termes utilisés pour désigner les comportements dérangeants ou inquiétants de l'enfant, dans le cadre scolaire? Quelles réponses le choix de tel terme plutôt que tel autre, induit-il?

Notes
248.

C'est ce que nous avons vu développer aussi bien par Michèle PERRON-BORELLI que par René ZAZZO, à propos des "pseudo-débilités".