Dépasser ensemble l'enveloppe formelle du symptôme, pour parler de l'enfant...

Un premier travail de la personne du réseau responsable de l'analyse de la demande, est, à partir du questionnement suscité par l'écrit, d'aider l'enseignant à reconstituer l'histoire de sa relation avec cet enfant 266 . Cette reconstruction est une précieuse indication quant à la manière habituelle de cet enfant, de nouer ses relations au monde . C'est aussi, peut-être, l'éclairage apporté, d'un événement, peut-être jugé anodin, qui s'est produit, soit avec l'enseignant, soit avec les autres enfants, ou encore avec le contexte scolaire ou le domaine des apprentissages, et qui a pu jouer un rôle de déclencheur de la situation difficile actuelle.

Il s'agit, également, dans un premier temps, si nécessaire, d'aider l'enseignant à formuler éventuellement sa plainte, à transformer celle-ci en demande, et si besoin est, à se distancier de sa subjectivité et à recentrer ensemble la réflexion sur l'enfant. L'échange peut aider l'enseignant à mieux comprendre ce qui se passe, donc à mieux supporter les difficultés de l'enfant, et l'enfant lui-même, parfois. Il permet souvent de relativiser les choses, de considérer que le symptôme scolaire n'est qu'un symptôme , et que l'on ne peut définir la personne de l'enfant par la formulation de celui-ci. Il incite la plupart du temps l'enseignant, à rechercher les points positifs qui sont de toutes façons présents, et qui ont souvent, par effet de halo, été occultés par l'importance des difficultés. Les rechercher d'abord, les reconnaître ensuite, avec, quelquefois, un certain effet de surprise, peuvent permettre à l'enseignant d'accueillir l'enfant autrement; et constituent une première étape vers l'élaboration d'une nouvelle représentation de ce dernier.

Dépasser l'aspect formel d'un symptôme qui constitue toujours une gêne pour l'enseignant, peut lui permettre en effet d'être plus disponible à l'expression de l'enfant, à ses efforts éventuels, et plus attentif à sa souffrance.

Notes
266.

Yves de LA MONNERAYE (1991) insiste sur cette dimension de la rencontre.