7- La décision de ne pas engager une aide spécialisée à l'école.

Il est possible et fréquent qu'il soit décidé avec les parents de ne rien entreprendre pour le moment avec l'enfant, à la fin de cet entretien. Quelles en sont les raisons?

Ce fut le cas de Thalie , dont la grande anxiété inquiétait le maître de CP, bien plus encore que ses difficultés en orthographe (inversions de sons).

L'entretien avec la fillette et sa mère, en mai, fit évoquer à cette dernière, sa propre anxiété, très importante. Elle reconnut avoir "été rendue malade" par la rentrée de sa fille au CP, par ce passage qui faisait de celle-ci "une grande". Ses horaires de travail la conduisaient à ne pas être aussi disponible qu'elle le voulait pour ses deux filles, et elle évoqua son sentiment de culpabilité liée à cette situation, comme son inquiétude constante, à tout propos. Très consciente des effets de son anxiété sur Thalie, elle tentait cependant de trouver des solutions pour elle-même. Pendant cet entretien, la fillette intervenait à son tour et d'une manière tout à fait pertinente, tout en dessinant, très à l'aise, deux dessins très élaborés, très colorés, identiques, qui furent destinés un à sa mère, et l'autre, pour moi.

Thalie était aidée depuis peu en lecture et en orthographe par une institutrice à la retraite, avec laquelle les choses se passaient bien. Il fut décidé, d'un commun accord, qu'aucune aide urgente ne s'imposait pour Thalie, mais que nous serions vigilantes lors de la prochaine rentrée scolaire et du changement de maître, comme en cas de tout événement imprévu ou d'une évolution de la situation. La porte restait ouverte pour en reparler. Rien ne dit qu'il s'agirait alors d'une rééducation, mais le contact était pris, et facile à renouer.

Notes
291.

CLIS: nous en avons évoqué l'institution dans notre première partie, chapitre IV point 3-4--1.