De la question des limites des champs d'intervention.

Certaines difficultés semblent relever d'emblée du registre de la pathologie et donc du soin. Certains enfants sont en grande difficulté psychique, mais aussi familiale et scolaire. Pour d'autres enfants, les difficultés n'apparaissent pas à l'évidence lors des premières séquences. Ce n'est que par des rencontres répétées qu'elles émergeront peu à peu, faisant alors se poser à l'aidant, et au rééducateur en l'occurrence, la question de la limite de son champ d'intervention et de la limite de ses compétences.

Lorsque cette question se pose, il est non seulement utile mais nécessaire, qu'il ne soit pas seul dans cette analyse, mais qu'il soit aidé dans la distanciation indispensable par rapport à tous les processus affectifs et relationnels enclenchés. Un groupe ou une instance, dits " de contrôle ", ou " de supervision " 292 , paraissent tout à fait complémentaires à la réflexion menée au niveau de l'équipe du réseau d'aides, dans cette analyse. C'est une des raisons pour lesquelles la plupart des rééducateurs éprouvent le besoin de ce travail dans un "lieu tiers " de ce type; tiers par rapport à la relation entre l'enfant et l'adulte.

S'il s'avère que les difficultés de l'enfant dépassent les compétences du rééducateur ou le lieu de l'école, il est tout aussi nécessaire de "passer la main". Cela relève de la professionnalité de chacun. Encore faut-il se repérer.

Notes
292.

Inspirés des "groupes BALINT".