8-2- L'enfant semble avoir besoin de soins. Un enfant "en difficulté de vie", en "difficulté d'enfance".

Quel "tableau" clinique peut faire suspecter une nécessité de soins pour l'enfant 293 ? Reprenons comme repères, ce qui nous a été indiqué par les définitions précédentes de la "normalité" ou de la "pathologie" 294 . C'est en interrogeant les psychanalystes, confrontés quotidiennement à la pathologie, que nous pouvons retenir des indices d'une pathologie supposée. Certains de ces éléments, indiqués comme significatifs par ces praticiens, ont simplement été cités pour l'instant, sans avoir fait l'objet d'une analyse plus précise. D'autres, comme l'individuation, n'ont pas encore été évoqués. C'est en nous interrogeant sur les processus normaux du parcours de l'enfant et en nous interrogeant sur le caractère normal, ou non, de cette difficulté, que nous pourrons tenter de repérer où se trouve la limite entre pathologie ou normalité en ce qui les concerne, et compléter ainsi ce premier tableau clinique d'une suspicion de pathologie.

Quels repères pourrait-on se donner d'une difficulté relevant d'une pathologie éventuelle?

une perte de la plasticité "des tendances" et une perte du dynamisme du sujet dans sa construction vers un "grandir".

Si la souplesse du fonctionnement psychique, si l'équilibre entre forces pulsionnelles et forces antipulsionnelles, sont signes de bonne santé mentale et du dynamisme du sujet dans sa recherche de solutions quant à son adaptation au monde, la "rigidification" du psychisme peut laisser supposer un besoin d'aide psychothérapeutique à l'extérieur de l'école. Lorsqu'il semble y avoir "des effets de blocage de l'évolution, décodable seulement dans l'économie générale du sujet, dans son histoire personnelle et familiale" la psychothérapie paraît plus indiquée, avance Dominique DE PESLOUAN (1991, p. 65).

Comment se manifestent cette perte de souplesse, ce blocage de l'évolution?

On peut constater:

des comportements inadaptés répétitifs, figés, permanents... ...qui peuvent être les signes d'une organisation structurée de mécanismes défensifs contre l'angoisse, faisant la preuve d'une très grande souffrance, ou contre des pulsions mal maîtrisées, non sublimées. Ces comportements répétitifs enferment le sujet et menacent les possibilités ultérieures d'évolution psychique. Ils se traduisent par:

Que supposent ces comportements?

les processus de séparation ou d'individuation ne sont pas enclenchés.

Sander KIRSCH (1993) préconise une psychothérapie, en particulier:

Qu'en est-il des enfants que nous avons rencontrés avec leurs parents, et pour lequel nous attendions des séances préliminaires, des compléments d'information quant à l'indication d'aide souhaitable, à leur proposer?.

Notes
293.

Nous avons tenté de réaliser une synthèse de ces questions dans deux tableaux et un schéma situés dans la conclusion de cette deuxième partie:

"Repères pour l'INDICATION, à partir des difficultés manifestes de l'enfant".

" Quelques repères pour proposer une aide à un enfant en difficulté à l'école"

"De la demande d'aide à l'hypothèse de l'indication: quelques repères",

dans lesquels nous reprenons d'une manière schématique les différentes étapes des processus d'analyse de la demande et de pose de l'indication.

294.

Chapitre V, point 3.

295.

Nous aurons à nous interroger sur ce qui constitue le processus normal d'individuation, pour un enfant.