Un déséquilibre nécessaire.

PIAGET (1964, p. 13) décrit le déséquilibre comme origine du besoin, ce dernier entraînant l'action, le mouvement. Cette action tend à son tour à modifier le milieu, mais aussi le sujet, qui en sort transformé. ‘ "A chaque instant, l'action est déséquilibrée par les transformations qui surgissent dans le monde, extérieur ou intérieur, et chaque conduite nouvelle consiste non seulement à rétablir l'équilibre, mais encore à tendre vers un équilibre plus stable que celui de l'état antérieur à cette perturbation." ’. Sur le plan cognitif, PIAGET, comme WALLON, a mis en évidence que tout apprentissage s'acquiert à partir de la rupture d'un équilibre antérieur permettant la construction d'un nouvel équilibre. ‘ "L'écart toujours réinstauré entre le texte et le contexte...permet, pour chacun, l'émergence d'une situation nouvelle, c'est-à-dire sa construction véritable en tant que sujet." ’ (MEIRIEU, 1991, p. 91).

Mais encore faut-il que ces ruptures ne soient pas vécues comme catastrophiques pour le sujet, c'est-à-dire comme des "ruptures", mais plutôt comme des "écarts", et que le sujet soit en mesure de les symboliser, de les élaborer, de les métaboliser 313 en quelque chose de créatif pour lui-même.

Notes
313.

Par métabolisation , le dictionnaire (Larousse) nomme la transformation qui édifie de nouvelles structures ou bien qui libère l'énergie nécessaire au fonctionnement vital. C'est dans ce sens que nous l'emploierons, en ce qui concerne le registre psychique.