4-1-2- Des capacités en liaison avec la connaissance et la maîtrise de son corps.

Etre capable d'attention et de concentration.

Le travail scolaire requiert de l'élève des capacités d'attention et de concentration importantes‘ . "Parce qu'il impose une règle, le CP contraint l'enfant à une maîtrise de son corps", rappelle Philippe THIEFAINE (1996, p. 2). Ces exigences s'accentuent considérablement par rapport au comportement qui était attendu de l'enfant, à l'école maternelle. L'enfant est à l'école avec son corps, même si une tradition scolaire a cru pendant longtemps s'adresser à un élève désincarné, dont il fallait maîtriser les manifestations corporelles gênantes: mouvement, regard "perdu", postures relâchées ou "non-conformes", etc...Il lui faut maîtriser son corps pour "rester tranquille", pour écouter. Il lui faut maîtriser son geste pour écrire. Les capacités d'attention et de concentration nécessitent de l'enfant une capacité à se fermer aux excitations et sollicitations extérieures. L'enfant doit être capable de se créer une "bulle " faisant pare-excitation, nommée encore "barrière de contact". Souvent "c'est X...qui l'a appelé" ou qui lui parle, ou bien il reconnaît qu'il "ne peut faire autrement". Cela suppose que le sujet dispose de son énergie et n'en dépense pas trop à se défendre, dans son monde interne, d'excitations pulsionnelles trop importantes. Cela suppose qu'il a suffisamment construit, et fait fonctionner pour lui-même, la "fonction alpha" maternelle qui le protège des sollicitations intérieures et extérieures, et qui lui permet de les élaborer. ‘ "La fonction alpha peut-être considérée comme une structure, comme cette partie de l'appareil psychique qui produit la barrière de contact." ’ (BION, 1962, p. 43).

Une certaine passivité est nécessaire pour apprendre. Donner toute sa place à l'activité de l'enfant, comme dans les méthodes actives, n'est pas prôner un activisme incessant qui empêcherait l'enfant de recevoir quoi que ce soit d'autrui. Les pulsions comportent un versant actif et un versant passif, ce dernier permettant seul une position réceptive aux objets et à l'autre de la relation, l'intériorisation, la conservation des dons de l'autre, l'acceptation de ses remarques en cas d'erreur.