La description des compétences normalement acquises par un enfant de fin de moyenne section d'école maternelle (cycle I), indique que l'enfant de cet âge "commence à argumenter pour justifier un avis." (CNDP, 1991, p 32).
A la fin du cycle II (CE1), l'enfant doit être capable de:
‘"Emettre des suppositions;’Ces capacités supposent la capacité préalable de réaliser des opérations mentales, de se décentrer . Pouvoir argumenter, suppose l'intégration et la mise en oeuvre du principe de réalité, et de sa possible distinction, par l'enfant, d'avec son désir. La capacité de l'enfant à se décentrer par rapport à ses propres productions, semble requise dans la plupart des activités scolaires, qu'il s'agisse de "se relire", de "se corriger", de "vérifier", etc... Qu'est-ce que "se décentrer"? demande Philippe MEIRIEU (1988). ‘ "Il faudra donc interroger la notion de décentration, comprendre ce que peut vouloir dire "intégrer le jugement d'autrui sur soi sans pour autant renoncer à être soi" ’ (p. 17),...percevoir ce que cela signifie ‘ "se placer du point de vue des conséquences par rapport à ses propres actes" ’ (p. 109).
Lorsque nous avons interrogé les concepts de "processus primaires" et de "processus secondaires", nous avons souligné au passage, à la suite de Pierre FEDIDA (1974) 408 , la nécessaire intervention des processus secondaires dans des activités de pensée, comme "le raisonnement", "l'attention", "le jugement".
Selon le modèle tridimensionnel de GUILFORD (1956), les processus intellectuels comportent:
Les activités scolaires requièrent de l'enfant:
Philippe MEIRIEU (1988, p. 174) repère quatre opérations mentales requises par la "situation-problème". Ce sont les opérations de:
A partir de cette classification de BLOOM, des analyses de PIAGET et INHELDER (1978, p. 101), de Philippe MEIRIEU (1988), de Britt-Mari BARTH (1993), on peut proposer de regrouper les "formes de pensée" en quatre catégories, qui s'articulent, se combinent entre elles, dans la démarche d'appropriation du réel, par le sujet. Ces catégories recouvrent les différentes opérations mentales requises pour apprendre, et qui peuvent constituer des repères quant à l'évolution de l'enfant dans la construction et la mise en fonctionnement de sa pensée:
Quelles sont-elles?
Selon le modèle théorique piagétien, lors de son entrée au Cours Préparatoire, l'enfant est normalement passé d'un mode de pensée pré-opératoire, à la capacité de réaliser des "opérations concrètes", comprenant les premiers invariants (quantité, puis longueur...), des capacités de classification, de sériations, des opérations numériques additives et multiplicatives. Se construiront ensuite: des structures d'ensemble (groupements de classes ou de relations), l'organisation de l'espace représentatif, les notions de temps. L'acquisition progressive des conservations est décisive pour tout le développement intellectuel de l'enfant.
La construction des opérations mentales par l'enfant requiert qu'il ait pu, expérimenter, manipuler, représenter.
Evoqué au point 3-1-2 de ce chapitre.
Au point 1-3, nous avons tenté de définir "besoin, capacité, compétences, postures, préalables", en nous référant, en particulier, à Daniel HAMELINE.