5- Une articulation nécessaire entre réel, symbolique et imaginaire.

Apprendre demande une plasticité du fonctionnement mental et met en jeu les capacités d'ajustement du sujet à l'environnement. Si, selon Jean BERBAUM 433 apprendre est"un processus de construction et d'assimilation d'une réponse nouvelle,...une démarche d'ajustement du comportement soit à l'environnement, soit au projet retenu par l'intéressé" ’, être en mesure d'ajuster son comportement, est souvent considéré, nous l'avons vu, comme un signe de "normalité". Nous avons analysé également en quoi cette "adaptation" active du sujet est un processus actif et un des premiers apprentissages de l'enfant. La situation d'apprentissage et ses contraintes, suppose de disposer d'une disponibilité et d'une plasticité de ses ressources psychiques et de la mise en oeuvre de ces ressources, dans un comportement adapté.

Les analyses des différents processus qui permettent au sujet de s'adapter, de se séparer et d'investir de l'énergie dans les apprentissages, l'analyse des préalables psychiques, psychomoteurs, cognitifs, affectifs, relationnels nécessaires pour que se construisent les capacités requises pour les apprentissages, ont mis en évidence la nécessité d'intervention très précoce de la fonction symbolique. Nous avons analysé comment celle-ci se construit chez l'enfant, et nous avons souligné quelques-uns des obstacles rencontrés lors de son édification. Le registre imaginaire, par l'image, domine les premières représentations de l'enfant, puis il soutiendra son désir de sujet, et son désir d'apprendre, comme il soutiendra son inscription dans les différents apprentissages eux-mêmes. Si la souplesse de l'articulation entre les deux registres, est déterminante de la capacité de l'enfant à s'inscrire dans la société et dans la culture, de sa capacité à apprendre, comment fonctionne chacun des registres? Quelles ressources représente-t-il pour l'enfant? Quel est le sens et l'intérêt de cette articulation? Quelles sont les difficultés spécifiques rencontrées? De quels moyens dispose l'enfant pour surmonter les obstacles éventuels? Quelle connaissance donne cette articulation plus ou moins souple, plus ou moins difficile, entre les fonctionnements de l'imaginaire et du symbolique, quant aux besoins de l'enfant, quant à ses ressources, et quant à l'indication d'aide éventuelle qui serait la plus appropriée à celui-ci?

Notes
433.

Jean BERBAUM, (1987-1988). Cours de maîtrise en Sciences de l'Education, Grenoble.