5-6- L'imaginaire, registre de la créativité. Des besoins fondamentaux du sujet. Etre capable de "faire-semblant".

Si nous nous référons à MASLOW (1954) ou à Jacques LEVINE (1993-3, p. 7), par exemple, tout enfant, comme tout sujet, a besoin:

Selon WINNICOTT, la créativité au sens large correspond à un certain mode de rapport actif à la réalité, opposée à une relation de soumission à cette même réalité externe ou interne 444 . Pouvoir puiser dans le registre imaginaire est la condition de base de la création. C'est aussi pouvoir y accéder sans danger. Etre créatif, c'est aussi pouvoir transformer, sublimer l'énergie psychique des pulsions.

Si "pouvoir jouer" est, pour DIATKINE, un indicateur de la santé mentale et de la possible scolarisation d'un enfant, tous les jeux de "faire-semblant" permettent à l'enfant de faire fonctionner cette articulation entre ses différents registres, et d'y trouver du plaisir. La capacité de l'enfant à tricher dans un jeu, à mentir, à condition d'en avoir conscience, signe la capacité de l'enfant à faire jouer entre eux les registres du symbolique et de l'imaginaire.

Le sujet dont l'imaginaire est inaccessible ne peut être créatif. Certains enfants "collent à la réalité", et "refusent" la fiction...Il s'agit de tenter d'en comprendre la raison...Mais si l'imaginaire est débordant, si l'imaginaire n'est pas métabolisé en symbolique, on ne communique pas, on se coupe de l'autre, on s'enferme. Certains enfants trouvent refuge dans l'imaginaire, s'y replient, fuyant ainsi la réalité. C'est un moyen de sauvegarde, de défense. Ils ont "la tête ailleurs". Ils rêvent...

Notes
444.

D. W. WINNICOTT (1971). Dans le chapitre V, point 3-3, nous nous sommes interrogée sur les conditions de possibilité de cette adaptation créative à la réalité.