Confusion entre fantasme et réalité...

Certains enfants ne peuvent pas faire, à des degrés divers, la distinction entre fantasme et la réalité. Cette confusion peut constituer une indication de soin, nous l'avons évoqué, lorsque la confusion est permanente, mais elle peut être aussi une difficulté passagère, transitoire, et tout à fait banale.

Penser quelque chose peut signifier pour l'enfant que la réalisation de sa pensée est inévitable. Il vaut donc mieux ne pas penser. Pour s'en défendre, l'enfant reste "collé à la réalité", à l'expérience, aux faits, et de ce fait se prive de toute créativité. Cette croyance dans la réalisation de la pensée est banale, et appartient à ce qui est nommé "la pensée magique" du jeune enfant, jusqu'à ce qu'il ait pu faire l'épreuve du principe de réalité. Cependant, on rencontre chez certains enfants les effets désastreux de la survenue d'un événement réel, séparation des parents, ou décès par exemple, au moment même où l'enfant nourrissait à l'égard du parent de sexe opposé un désir de le voir disparaître, au moment de la crise oedipienne ou à l'époque de son remaniement, à la puberté. Ce mécanisme peut se produire, si un accident, par exemple, survient à un enseignant, alors que l'élève a développé des sentiments hostiles à son égard. La réalisation du désir paraît alors à ses yeux liée à sa formulation, et il devient dangereux de désirer, de penser.