3-2- Un événement familial vient faire rupture dans la vie de l'enfant. "Dysconstructions" du Moi.

La naissance d'un frère ou d'une soeur est fréquemment vécue comme un drame personnel par l'enfant, comme un risque de perte d'amour de la part des parents, et de la mère en particulier. Lorsque cette naissance n'a pas été suffisamment mise en mots par la famille, donc pas suffisamment symbolisée, elle peut jouer le rôle d'un véritable traumatisme pour l'enfant et en avoir les effets. Même lorsque les parents ne s'entre-déchirent pas ou ne mettent pas l'enfant en situation d'enjeu de leurs différends, la séparation ou le divorce de ses parents est toujours un drame pour celui-ci. Un remaniement psychique s'impose. Certains enfants sont submergés et ne parviennent plus à faire face sans aide. Des difficultés affectives, relationnelles, cognitives, peuvent apparaître comme manifestations des conflits psychiques, du mal-être.Lorsque la mort, la maladie, concernant les parents, surviennent au moment du dégagement de l'enfant du désir familial, ces événements de la réalité constituent des obstacles à la poursuite de l'élaboration de l'opération de séparation. Jacques LEVINE (1993-1) souligne la rapidité avec laquelle se montent des "dysconstructions" du moi. "Dysconstructions" qui peuvent être cependant aménagées ou dépassées.

Ismène ne parvient pas à se rassurer quant à la santé de sa mère. Elle surinvestit sa relation à elle dans des proportions qui l'empêchent de s'en détacher. A moins que...Le père de Frédéric s'est suicidé. Comment élaborer cette mort, d'autant plus qu'un "interdit de parole" autour de cette mort, semble s'être instauré entre la mère et son fils...Comment élaborer et transformer les relations avec la mère pour ces deux enfants? Lorsque l'enfant est trop préoccupé par ce qui se passe à la maison, comme l'est Benoît , comment être disponible pour apprendre, comment se séparer, comment grandir?