L'ambivalence de sa relation à sa mère.

Cette ambivalence apparaît à plusieurs reprises. Sa mère "est jolie, elle l'aime". Elle la caresse, se blottit contre elle, lors de l'entretien. La relation entre elles est pourtant conflictuelle. Elles le reconnaissent toutes deux. Ismène situe sa mère dans un château fort, sur son dessin... Est-ce pour la protéger ou pour l'enfermer? Cette relation semble se situer dans le registre imaginaire, comme une relation qui n'a pas élaboré la séparation, qui n'a pas intégré le tiers. Qu'en est-il de l'effet de la métaphore paternelle pour Ismène? On pourrait s'interroger d'autre part, sur le sens d'une tendresse qui apparaît exagérée dans ses manifestations, de la part de la fillette envers sa mère, sur le sens de sa peur impossible à rassurer concernant la maladie de celle-ci ou sa mort éventuelle. FREUD, à propos du Petit Hans (1924, p. 20), décrit le processus de "refoulement par formation réactionnelle" ’: ‘ "Seul le caractère excessif et compulsionnel de la tendresse trahit que cette attitude n'est pas la seule présente, qu'elle se tient constamment sur ses gardes pour maintenir son contraire réprimé, ce qui nous permet d'inférer par construction, l'existence d'un processus que nous décrivons comme refoulement par formation réactionnelle."L'attitude d'Ismène est-elle le signe d'une défense contre des sentiments agressifs envers sa mère, qui ne peuvent s'exprimer sans une trop grande culpabilité? D'autant plus que "la mère" de son troisième dessin, s'oppose au désir de "la princesse" qui veut se marier...Qu'a pu élaborer Ismène du conflit Oedipien? Où en est-elle? Il apparaît nettement, quoi qu'il en soit, que cette ambivalence par rapport à sa mère, la retient en arrière dans son "grandir".