5- Quelles sont les capacités imaginaires de l'enfant? Quelles sont ses capacités d'élaboration, ses capacités de symbolisation?

Nous avons évoqué à quel point cet accès est une condition nécessaire pour pouvoir créer, pour pouvoir apprendre; à quel point l'articulation et le passage souple entre les différents registres, est une condition de "santé mentale"... L'affirmation de DIATKINE, ‘ "...seuls les enfants qui savent jouer sont scolarisables" 483 , soulignait l'importance de la mise en jeu de l'imaginaire et de son articulation avec le symbolique, (dans le jeu du même nom par exemple), dans tout apprentissage. Ismène sait jouer, elle sait tricher (au "jeu des petits chevaux"), elle sait mentir, elle sait détourner les règles, elle peut tout à fait faire semblant. Elle a fait la preuve de ses capacités de symbolisation, d'élaboration, de transposition de ses préoccupations actuelles, dans ses dessins et dans ses jeux avec les personnages, dans le discours qui les accompagne.

La rigidification des mécanismes de défense entraînant un impossible accès de l'enfant au registre imaginaire, une impossible souplesse de circulation entre les registres imaginaire et symbolique, en ne permettant pas la mise en jeu des processus "d'auto-guérison" de l'enfant, semblent indiquer une aide thérapeutique. Le premier objectif de celle-ci sera de "dé-construire" les défenses de l'enfant, avant de "re-construire".

A contrario, peut-on envisager, avec cet enfant, un travail de "re-présentation", de "re-construction", de symbolisation, qui pourrait respecter les défenses de l'enfant, tout en lui permettant de faire fonctionner plus librement, plus souplement, ses différents registres psychiques, ainsi que leur articulation? Si une "déconstruction" préalable ne semble pas s'imposer, on peut alors penser qu'une rééducation est possible.

Notes
483.

Citée au chapitre VII, point 5-4.