6- Poser l'indication d'aide rééducative.

Un engagement et un acte professionnel. Il y a deux pôles dans une relation.

Si l'Institution indique structurellement les limites d'une action d'aide réalisée en son sein, en interdisant par exemple une action soignante à l'intérieur de l'école, une rencontre est le fait de deux personnes. Chacun doit pouvoir y assumer sa place et sa fonction. Marc BONNET soulignait (1992) la complexité de la question de l'indication, et proposait de se poser deux questions, face à l'analyse des difficultés d'un enfant et au "tableau clinique" obtenu: "Est-ce que je suis bien indiqué pour cet enfant-là?", "Qu'est-ce que je peux lui offrir?"

Ce qui revient à se poser les questions de l'engagement personnel de l'aidant éventuel, celle de la connaissance par lui-même de sa compétence, la connaissance et l'acceptation de ses limites personnelles et professionnelles, de ce qu'il pense pouvoir mettre en place pour aider cet enfant. "Quels sont les besoins de cet enfant?"; " Quelles sont mes compétences?"; "Quelles sont mes limites?"; "Puis-je m'engager avec cet enfant en ne risquant pas d'interrompre trop tôt la relation parce que j'aurai présumé de mes forces?" (et du coup éviter de faire vivre à cet enfant une nouvelle rupture, en même temps qu'une nouvelle expérience de "non fiabilité" des adultes). Ceci implique, de chercher des assurances concernant une pathologie éventuelle qui dépasserait le cadre de son aide, si le doute survient.

On ne peut cependant "tout prévoir", et il faut parfois un temps assez long pour que surgissent des éléments bien enfouis au départ. Savoir reconnaître ses limites,savoir "passer la main" lorsque l'on se rend compte qu'on ne peut plus assumer ce que l'enfant apporte en séance, qu'on est entraîné trop loin malgré soi par les manifestations de l'inconscient de l'enfant, rend compte de la professionnalité du praticien. La pose de l'indication est une question d'engagement, de responsabilité et de professionnalité.