2-3-2- “Contrat” rééducatif et "alliance" rééducative.

Institutionnalisation de la rééducation.

Lorsque le rééducateur propose à l'enfant de l’aider dans des registres, non seulement cognitifs, mais aussi affectifs et relationnels, lorsqu’il se propose pour l’aider à comprendre ce qui se joue pour lui dans son histoire et ses difficultés, il inscrit son intervention éventuelle en dehors du contrat Famille-Ecole. ‘ "Le contrat qui lie les institutions Famille et Ecole non seulement ne prévoit pas l'espace rééducatif, mais encore l'exclut formellement." ’ (DARRAULT, 1986, p. 4). Les parents doivent, en conséquence, autoriser leur enfant à parler de sa vie d’enfant, à la maison et à l’école, et à faire, en rééducation, un travail autre que celui d’apprendre. Nous avons évoqué les raisons pour lesquelles l’accord du maître est indispensable pour qu’un travail efficace puisse être réalisé avec l’enfant. Une négociation quant au choix du moment de la rééducation dans la journée par exemple, est une condition de meilleure acceptation par le maître, de l’absence systématique d’un de ses élèves d’une activité de la classe. ‘ "...contrairement à tous ses collègues enseignants, spécialisés ou non, le rééducateur ne peut s'engager dans la pratique sur la seule justification institutionnelle de sa formation et de sa nomination" ’, insiste Ivan DARRAULT (1986, p. 4). L'institution de l'espace-temps rééducatif, avec les parents, avec les maîtres et avec l'enfant, est donc indispensable. La dimension symbolique de la relation instituée, doit être mise en évidence pour tous les partenaires. C’est un point que souligne également Yves de LA MONNERAYE (1991).

Le “contrat” rééducatif inaugure les séances de rééducation. Il explicite pour l'enfant, son maître et ses parents, les objectifs spécifiques du processus rééducatif, les directions générales du travail, ce à quoi le rééducateur s'engage: sa présence, son écoute, la manière de choisir les médiations; ce pour quoi il demande à l'enfant de s'engager: la présence, l'engagement effectif de celui-ci dans le processus rééducatif. C’est pourquoi il constitue un des aspects du cadre rééducatif . L’institutionnalisation de la rééducation par l’explicitation du “contrat” marque une étape indispensable, parce qu’il est le passage symbolique de l’autorisation accordée par les parents, le signe de l’accord du maître, et qu’il souligne le fait que, en cas de “rupture de contrat” du fait des parents ou de l’enfant, par un arrêt intempestif de la rééducation par exemple, il est demandé à ce que cette rupture soit parlée.