2-4-3- Le cadre psychique apporté par l'adulte.

Le cadre psychique est celui qui concerne directement la personne du rééducateur.

La règle de non-jugement.

Si la règle de discrétion garantit à l’enfant que des effets de sa parole ne se feront pas sentir en dehors du lieu rééducatif, elle n’est pas suffisante pour qu’il se risque à parler des choses importantes pour lui, à l’intérieur même du cadre. Elle ne peut que s’assortir d’une position de non-jugement de la parole ou de la personne de l’enfant, énoncée à celui-ci, et effective dans les attitudes de l’adulte, pour que la parole de l'enfant puisse effectivement se dire. L'adulte peut désapprouver certains actes et le dire à l’enfant, aidant ainsi ce dernier à différencier ce qui peut se dire de ce qui peut se faire, la parole, de l'agir, le symbolique et l'imaginaire ou le fantasme, du passage à l'acte. L'enfant attend bien souvent que cet adulte se positionne, n’ayant pas trouvé dans sa famille de repères suffisamment stables et fiables pour se construire.

Ainsi Kamel, qui, privé de repères par rapport à la loi dans son milieu familial, n’y rencontrant pas les limites qui lui auraient permis de se construire, apportait régulièrement à la rééducatrice le récit de "ses bagarres" passées et à venir, ses projets de vengeance, de larcins. Il attendait manifestement et de manière répétée, le positionnement d’un adulte, qui lui permettait de se positionner à son tour, quitte à passer outre le désaccord énoncé quant à son acte.