3- Le pôle scientifique de la praxis rééducative, ou cadre théorique.

Une praxis doit nécessairement se référer à une ou des théories qui lui sont ancrages et points de repères. Le repérage théorique permet que se construise et se maintienne la cohérence de la praxis. La théorie apporte également des repères lorsque le doute, l'errance, liés immanquablement à la rencontre clinique dans sa singularité et son imprévu, viennent faire vaciller la capacité contenante ou compréhensive du rééducateur, quant aux processus dans lesquels il est engagé avec un enfant, quant à ce qui se passe pour celui-ci, quant à l'action à entreprendre, quant à l'attitude à adopter.

En accord avec le cadre rééducatif posé par Yves de LA MONNERAYE, les propositions rééducatives auxquelles nous nous rallions, font appel prioritairement à la théorie psychanalytique, que nous tentons d'articuler avec des théories psychologiques de l'apprentissage et du développement de l'enfant, et avec les apports des pédagogues. ‘ "La rééducation n'est certes pas une application de la théorie psychanalytique, mais elle ne peut se concevoir sans l'éclairage de cette dernière"(GILLIG, 1995, p. 8).

D'autres référents théoriques sont possibles. L'essentiel, est la mise en cohérence entre finalités et valeurs, objectifs, méthodes et techniques de la pratique, attitudes et positions du rééducateur. ‘ "Ce qui compte, c'est le rapport personnel de chacun à une théorie qui lui permet de se repérer, de trouver et de tenir l'attitude adéquate dans une situation donnée (psychanalyse, non-directive, etc...) ’"(LA MONNERAYE, 1991, p. 92).

Le choix d'une référence théorique psychanalytique contraint à rechercher l'articulation entre théorie et pratique."La question la plus importante en psychanalyse est celle du rapport de la théorie à la pratique ’ ‘ , déclare Octave MANNONI ’ ‘ , du fait que la pratique ne trouve son sens que dans la théorie, et la théorie ne trouve sa vérité que dans la pratique. Ainsi chacune des deux est ordonnée à l'autre, et aucune des deux, si on l'isole de l'autre, n'est sûre de sa validité."(MANNONI, 1985, p. 195).