2- L'espace rééducatif apparaît comme un lieu privilégié des processus transférentiels.

Le contrat rééducatif offre à l'enfant un espace d'accueil et d'écoute de sa parole. Il est invité, incité explicitement, à parler de ce qui encombre sa pensée, afin "d'aller mieux". Un cadre sécurisant protège cette parole, de l'extérieur du cadre rééducatif, et des effets de la réalité. En affirmant sa dimension symbolique, ce cadre protège l'enfant lui-même de l'angoisse possible liée à son énonciation. Une relation duelle et dissymétrique avec un adulte qui se montre disponible, présent, empathique, un adulte qui ne juge pas, favorise l'investissement de la relation rééducative.

Cette situation particulière et inhabituelle dans l'école, n'est pas sans rappeler à l'enfant les relations intersubjectives réelles ou fantasmées avec les personnes mythiques de la petite enfance, et en particulier, la relation privilégiée à la mère. Les attitudes du rééducateur incitent l'enfant à placer celui-ci en continuité de son histoire familiale. Cette situation favorise donc éminemment le transfert, dans son acception psychanalytique.

Cependant le transfert n'est pas toujours là d'emblée, et n'est pas à confondre avec l'investissement affectif positif avec une personne. Marie-Ange en apporte une illustration 546 .

Notes
546.

Il a déjà été question de cette fillette au chapitre VII, point 3-3-2. Cet épisode de la rééducation de Marie-Ange, constituait une partie d'un article paru dans Envie d'école, Jeannine HERAUDET (1997). Lire le(s) jeu (x) en rééducation. Envie d'école n° 9, Janvier 1997. Il a été légèrement modifié ici en fonction de son nouveau contexte. La rencontre rééducative avec Marie-Ange, a été relatée également dans Jeannine HERAUDET (1996). Le transfert en rééducation? Brochure AREN 26 n° 15.