5-3-2- Exploration par l'enfant des diverses dimensions d'une relation imaginaire, et position du rééducateur, référée au symbolique.

Marie-Ange expérimente donc à l'intérieur de la relation rééducative, semble-t-il, diverses facettes de cette relation , afin d'en "apprivoiser" les effets pour elle, afin de la rendre moins dangereuse, moins angoissante, afin de s'assurer un peu de sa propre maîtrise des choses. Elle tente de consolider et de restaurer un substrat narcissique fondamental que les événements de son histoire ne lui ont peut-être pas permis d'établir de façon satisfaisante. Il semble qu'elle recherche une relation imaginaire comblante , sans faille, sans écart, à l'instar de ce qu'aurait été, lorsqu'elle était bébé, une relation symbiotique avec sa mère. Recherche d'une relation qui l'aliénerait dans le désir de l'Autre. Ce n'est pas, et cela ne peut pas être ce que je lui propose, mais l'important est l'assurance de me retrouver ensuite, la certitude de ma permanence.

Cependant, le rééducateur, en instaurant dès le premier instant de la rencontre et en maintenant ensuite la garantie d'une relation symbolisée , c'est-à-dire toujours référée à du tiers (la parole, les parents, le maître, l'objet culturel que lui offre l'école, les règles sociales, la référence au cadre, au contrat rééducatif, etc...), peut aider l'enfant à élaborer un mode de relation non plus imaginaire, mais symbolique . C'est une évidence que d'autre part, le rééducateur, et d'une manière encore plus nette que ne peuvent le faire certaines mères, ne répond pas toujours . Il s'occupe d'autres enfants, il lui arrive d'être absent, etc...Il devient réel alors, agent d'une castration symboligène et prend position pour l'enfant d'une puissance qui fait don symbolique de sa présence, de son écoute, de son attention...