Effet dans l'après-coup" des rites inauguraux. Un acte du rééducateur qui donne la parole au sujet.

Souvent, les collègues enseignants jugent lourde la procédure d'analyse de la demande et d'indication. Il arrive qu'en tant que praticien, nous soyons tentés de penser la même chose et, par souci "d'efficacité", de "brûler des étapes". Les nombreux échanges que nous pouvons avoir à ce sujet, montrent que les enseignants n'admettent pas toujours non plus le fait de demander l'avis de l'enfant quant à la décision de rééducation. "S'ils en ont besoin, disent-ils, c'est pour leur bien!" Force est de constater que l'école demande rarement l'avis des enfants en ce qui les concerne. Un autre argument, non négligeable, concerne le statut de cette "décision" de rééducation. Nous avons déjà posé cette question ici même. "Qui" décide, en réalité? L'enfant, poussé par ses parents ou par son maître? L'enfant seul, alors qu'il n'est pas sujet autonome, qu'il n'est, justement pas, "séparé" du désir de l'autre, alors qu'il est "pris" dans ses symptômes? Veut-il faire plaisir à ce monsieur ou à cette dame qui n'ont pas l'air méchants, après tout? Il semble qu'un exemple comme celui de Kevin peut mettre en évidence que cette décision, même si elle n'est pas "une vraie" décision sur le moment, est, de la part du rééducateur, un acte de reconnaissance symbolique de l'enfant en tant que sujet, qui, en tant que tel, peut avoir des effets après-coup. Il ne peut être escamoté.

Il en est, semble-t-il, de même de l'énonciation du cadre, qu'il faudra, sans doute rappeler, au fil du temps. Ceci ne dispense en aucune manière de le poser, au départ, comme acte instituant, et comme repère à tout ce qui va se jouer à l'intérieur de ce cadre. Un rite, ce n'est pas rien...