Conclusion. Le cadre rééducatif, dans ses "effets" sur le processus rééducatif de l'enfant, et sur son "devenir d'élève".

Martin et Thierry ont posé comme indispensable et première, la confiance dans la discrétion de la rééducatrice, pour qu'une parole puisse être dite dans l'espace-temps rééducatif. En fonction de leur histoire personnelle, en fonction des blessures subies, certains enfants mettent plus de temps que d'autres à accorder leur confiance. L'enfant est très sensible à la clôture symbolique de l'espace rééducatif, conséquence des règles de protection et de sécurité. Le cadre marque ainsi symboliquement pour cet enfant, la différence et la limite, entre le dehors et le dedans, entre lui et les autres, sa différence, sa singularité. Une distinction est ainsi faite d'emblée entre:

Ces questions de différences et de limites, ne sont pas complètement résolues pour nombre d'enfants qui viennent en rééducation, englués qu’ils sont dans une non-séparation de leur désir et des désirs parentaux. Le cadre rééducatif peut constituer un étayage d'abord, un facteur déterminant de structuration de la personne ensuite, du fait de son intériorisation.

Malaurie, en posant la question des limites entre intérieur et extérieur, nous a conduits à envisager comment cet espace rééducatif, "entre-deux" entre l'espace collectif et social de la classe ou de la famille, et l'espace mental de l'enfant, peut devenir "potentiel" pour celui-ci, et "territoire d'expérimentation" des questions qui le tenaillent.

Ce que "re-présente" l'enfant, montre à quel point les "histoires" qu'il invente dans cet espace-temps rééducatif, sont des paroles dites à son insu, qui concernent, souvent, des questions qu'il ne s'est pas encore posées. D'où l'importance, pour le rééducateur, de les accueillir, de les soutenir, de les accompagner, mais de ne pas les précéder, ni les dévoiler à l'enfant.

La rencontre avec Benoît, a permis d'illustrer ces fonctions du cadre, d'une manière exemplaire.