1-1-Premières mises en scène.

Appel à la fonction contenante de la rééducatrice. Les limites posées par le cadre. Deux signifiants: "Le tigre fort" et "l'oiseau sauveur". Sa plainte concerne "les filles".

Très vite, Nicolas choisira presque exclusivement, parmi le matériel à sa disposition, des petits animaux en matière plastique auxquels il fait jouer, séance après séance, des représentations dont il est le metteur en scène, le dialoguiste, les différents acteurs. Il leur prête sa voix, variant les tonalités, les intonations, selon les personnages. Les histoires sont confuses, sans fin, sans repères. Je dois poser avec insistance les limites temporelles.

Je ne suis pas invitée à participer au jeu, mais je suis sollicitée comme regard, oreille, présence. Je suis souvent interpellée: "Tu vois?" "Regarde!" et même: "Ne t'inquiète pas, l'oiseau va arriver pour le sauver!", par exemple. Le tigre est d'emblée présenté comme "fort". L'oiseau délivre très souvent d'autres personnages en difficulté. Nicolas dira un jour (31-05) (6 ème séance): "C'est moi l'oiseau". Dès la cinquième séance, (23-05), Nicolas se plaindra "des filles" de la classe des grands "qui sont bêtes, qui attaquent nous". Ses phrases redeviennent alors peu compréhensibles, les mots perdent leur lien logique dans la phrase: "Elles ont bête bizarre...de pistolet." Ses propos concernant ses difficultés relationnelles confirment un dire de sa mère qui avait raconté avoir remarqué, lorsqu'elle vient le chercher à l'école, qu'il se tient à l'écart du groupe et qu'il pleure, éclate en sanglots et se plaint à elle que "les autres l'ont frappé".