1-1-1- Expression pulsionnelle. L'adulte "prête" ses mots...

Le passage à l'acte de l'enfant, issu du réel du corps, est "symbolisé" par la parole ou l'écrit du rééducateur.

Pris dans leur colère, dans l'expression de leur angoisse, dans une explosion des tensions pulsionnelles, Marie-Ange ou Lucien, par exemple, se sont trouvés pris dans l'acte, à un moment donné. Nicolas ou Angélique, nous l'avons souligné, ont connu des périodes pendant lesquelles les tensions et manifestations pulsionnelles étaient importantes, envahissantes. Nous avons précisé que nous avons retrouvé "ce passage", dans la majorité des processus rééducatifs de notre expérience clinique. Si le cadre rééducatif, avec ses limites et ses contraintes, ses interdits et ses autorisations, a pu contenir l'excès pulsionnel, "donner des bords", apporter quelquefois une fonction structurante en donnant à l'enfant le repère de castrations symboliques, les paroles de la rééducatrice, ou son écrit, ont permis, en mettant des mots, de symboliser, d'élaborer et de dépasser la situation douloureuse dans laquelle se trouvaient enfermés ces enfants, et de sortir de l'impasse sur laquelle butait la relation.

Au fil des séances, la verbalisation par l'adulte, concernant ce qu'il a vécu avec l'enfant, ce qu'il a pu percevoir des ressentis de l'enfant, de son jeu, son invitation faite à l'enfant à en dire quelque chose, construisent peu à peu, ce qui va constituer une rencontre entre deux personnes qui se parlent.

Si l'enfant ne maîtrise pas toujours "les mots pour dire", la médiation du dessin, accompagnée de ce qu'en dit, ou n'en dit pas l'enfant, permet, souvent, d'exprimer la détresse la plus profonde, celle qui ne trouve même pas de mots pour se dire, ou qui se dit à son insu.