...Et de la fonction de l'écrit dans ce processus...

Nous pouvons donc affirmer que l'écrit, que ce soit celui du rééducateur ou celui de l'enfant, en tant qu'il inscrit et donne forme à la parole de cet enfant, à son histoire, peut être considéré comme une médiation rééducative spécifique et privilégiée. Il apparaît qu'une phase d' ETAYAGE du processus de l'enfant par le rééducateur, est suivie d'une phase de DESETAYAGE. Nous l'avions, déjà noté, en suivant Benoît, dans son processus rééducatif. Peut-on retrouver ces deux grandes périodes dans tout processus rééducatif? Nous tenterons de répondre à cette question, dans la conclusion de cette troisième partie, en analysant ce qui peut ressortir des différentes synthèses concernant les processus rééducatifs rapportés ici.

Le travail de symbolisation, de distanciation par rapport à cette symbolisation, permet à l'enfant de rendre sa pensée disponible. L'énergie pulsionnelle qui était liée par le symptôme et par l'épuisante répétition, peut être investie dans l'expérience culturelle, par le mécanisme de la sublimation . L'articulation assouplie des trois registres du réel, de l'imaginaire et du symbolique, va lui permettre de puiser dans leurs ressources, et d'apprendre. Par la construction de son histoire, dans le récit qui le constitue, l'enfant va pouvoir articuler son identité d'enfant, à celle de l'élève qui apprend et de l'écolier inscrit dans des relations sociales symbolisées, non fusionnelles.

Ce processus était à accomplir, pour que cet enfant puisse "se comprendre dans le monde", dépasser ses empêchements à savoir et accéder à cette parole du monde et du culturel.Nous avons évoqué à plusieurs reprises comment ce pôle culturel, par les contes, en particulier, peut exister et se développer, en rééducation. Kaled nous a permis d'aborder comment "ce monde" dont parle Philippe MEIRIEU 657 , lui a permis de "mieux se comprendre.

Notes
657.

Cité au point 1-3-1 de ce chapitre.