La rééducation n'est pas TOUTE. De l'imaginaire au symbolique.

La rééducation n'est pas TOUTE. Elle n'est pas le seul moyen possible d'aide à l'enfant au sein de l'école. Ce point se formule pratiquement sous la forme d'un "interdit d'imaginaire". Si la rééducation se voulait ou se présentait comme TOUTE, si elle prétendait répondre à tous les besoins des enfants en difficulté ou d'un enfant particulier, elle ne manquerait pas de s'enfermer, et d'enfermer l'autre, l'enfant, dans une relation imaginaire mortifère. Se figer dans un registre imaginaire de toute puissance serait dommageable pour l'enfant d'abord, qui pourrait croire que le rééducateur va le combler, va résoudre ses problèmes à sa place. Cette relation irait à l'encontre de l'objectif que se donneront les rééducateurs, d'assigner à l'enfant une place de sujet responsable de son histoire. Cette situation imaginaire serait dommageable pour l'action éducative dans son ensemble ensuite, si elle se situait en position de rivalité fantasmatique avec le maître, les parents...Cela ne manquerait pas de provoquer de telles résistances et de tels mécanismes de défense, justifiés, de la part des autres partenaires éducatifs, que toute tentative d'aide à l'enfant serait irrémédiablement vouée à l'échec. Reconnaître ses limites, celles de son action, participe de l'épreuve de castration. ‘ "Entre le je et son projet doit persister un écart: ce que le Je pense être doit faire preuve d'un "en-moins", toujours là, par rapport à ce qu'il souhaite devenir ’". rappelle Piera AULAGNIER (1975, p. 195),à propos du projet identificatoire. D'où l'absolue nécessité de veiller à ne pas s'enfermer dans un registre imaginaire de l'aide, mais d'encadrer cette action rééducative par du symbolique, en l'institutionnalisant avec l'enfant, le maître, les parents, en reconnaissant l'altérité et la différence, et en articulant, à l'intérieur de l'école, les diverses interventions possibles auprès de l'enfant.

En élargissant la palette des réponses possibles aux difficultés de l'enfant, et en insistant sur une volonté commune d'intégration de l'enfant, sur tout ce qui peut éviter sa marginalisation, cette troisième voie, dont la rééducation fait partie, semble mieux à même de pouvoir les aider.