Il n'y a pas UN modèle figé de la rééducation...Il n'y a pas "UNE bonne réponse".

...et heureusement, parce que cela signifierait que l'on pourrait constituer "un manuel", ou un "guide du rééducateur". Cela compromettrait du même coup tout ce qui fonde l'existence même de la rééducation, sa légitimité, qui est la rencontre entre deux êtres humains . Seule cette rencontre, dans l'imprévu qui la caractérise, peut faire naître un processus rééducatif créatif.

La rééducation n'est pas UNE et chacun des praticiens lui-même, selon sa formation, l'état d'avancement de sa réflexion et de ses démarches personnelles, son inscription dans une éthique, ses références théoriques, ses convictions, son lieu d'exercice, sa personnalité, peut se situer d'une manière variable sur un axe imaginaire qui irait du pédagogique au thérapeutique. De plus, pour tout praticien, un autre facteur, au moins, détermine son engagement possible ou non, au moment du choix de l'indication, et son positionnement, face à un enfant dans sa singularité. Ce sont les besoins spécifiques de cet enfant, au moment de l'indication d'aide. Ces besoins varient ensuite selon l'évolution de l'enfant lui-même. Une période transitoire et introductive au processus rééducatif, est parfois nécessaire, afin de préserver les défenses et les résistances de l'enfant. Pour certains enfants, les plus grands, la seule "entrée en matière" de la relation semble pouvoir tourner autour des apprentissages. Ils sont dans un contexte scolaire et, malgré leurs difficultés, ces apprentissages leur servent aussi de rempart. On se protège aussi par son symptôme. On se cache derrière, et on évite de parler d'autre chose, de ce qui fait problème, justement. De plus, le message des parents est souvent centré sur cette dimension, la difficulté scolaire étant ce qui les gêne le plus, et l'enfant, justement parce qu'il n'est pas "séparé" dans son désir, se fait le reflet du message parental. Si l'indication de rééducation est appropriée, l'enfant, de lui-même, pourra exprimer ses propres difficultés, dès qu'il aura compris le travail possible, et qu'une relation reposant sur la confiance, et garantissant sa sécurité, aura été établie.