3-2- Journée trimestrielle de formation continue. Rééducateurs de la Drôme, Valence, le 24-03-1997.

Thème retenu: "Recherche d'éléments pertinents en vue de poser une indication d'aide rééducative".

L'objectif du groupe qui avait pensé ces échanges avant la journée, était de formaliser un tableau sur lequel aurait été relevé ce qui apparaît comme pertinent pour poser des hypothèses d'indication:

Aide du maître/aide spécialisée à dominante pédagogique/ aide à dominante rééducative: psychothérapie .

Sommes-nous parvenus à construire un outil pour l'évaluation? Non. Et c'est peut-être heureux...Errance, doutes, devant ces feuilles de demande trop lapidaires, trop succinctes, trop...

Quels sont donc les repères, les éléments qui ont été mis en évidence?

Les grands axes de l'indication sont ceux de la circulaire de 1990.

S'il s'agit de ‘ "restaurer le désir d'apprendre" ’, c'est que la rééducation s'adresse à des enfants non apprenants, non inscrits dans une démarche d'apprentissage. Des enfants ‘ "qui ne peuvent pas parler la langue des apprentissages" ’, ou qui ‘ "ont fait le deuil des apprentissages", selon les expressions de Yves de LA MONNERAYE.

"L'ajustement des conduites émotionnelles"suppose des difficultés affectives et relationnelles.

"Restaurer l'estime de soi" suppose des atteintes de l'identité sociale et des blessures narcissiques.

Tandis que l'enfant qui ‘ "peut parler la langue des apprentissages" ’ (Yves de LA MONNERAYE), même s'il éprouve des difficultés, une aide spécialisée à dominante pédagogique peut paraître appropriée.

TOUS LES GROUPES ONT SEMBLE S'ACCORDER SUR LES POINTS SUIVANTS

  1. L'indication ne peut reposer sur la seule lecture des feuilles de demande. A partir des éléments qu'elle contient, ce sera telle ou telle personne de l'équipe qui prendra la responsabilité des entretiens, et des séances préliminaires.
  2. Des entretiens sont indispensables avec l'enseignant, les parents, l'enfant.
  3. L'indication est plus une hypothèse posée qu'une démarche scientifique qui pourrait faire correspondre des indicateurs à des réponses.
  4. Quasi unanimité sur l'aspect très subjectif des appréciations des maîtres (critères). Nécessité de les inciter à s'orienter vers des indicateurs (comportements observables de l'enfant).
  5. Il semblerait que ces indicateurs doivent être laissés un peu de côté pendant une deuxième étape, qui donne priorité aux rencontres avec le maître, les parents, l'enfant. Pendant cette deuxième étape, il semblerait nécessaire d'être vigilant à ne pas se laisser enfermer dans ce qui risquerait de devenir rapidement "un catalogue de symptômes", qui ne déboucherait que sur des réponses réparatrices. La nécessité est soulignée de rechercher un "au-delà" ou un "en-deça" du symptôme, par l'écoute de l'enfant.
  6. "Est-ce que je suis bien indiqué pour cet enfant-là?" "Qu'est-ce que je peux lui offrir?" Au cours de ces entretiens, "l'aidant" éventuel de l'enfant va faire intervenir sa propre subjectivité. Cette subjectivité est tempérée par son professionnalisme: il a conscience de ses limites, il fait intervenir des tiers (équipe du réseau, partenaires éducatifs), il participe à un groupe de contrôle ou de supervision.
  7. Certains entretiens ne débouchent sur aucune aide spécialisée.
  • Soit du fait que l'enseignant ayant pu parler de sa relation pédagogique difficile, ait clarifié ses représentations ou démêlé ce qui ressort de l'enfant ou de lui-même.
  • Soit que l'entretien ayant sécurisé, dédramatisé, des difficultés entre la famille et l'enfant, les positions de chacun se sont clarifiées.
  1. D'autres entretiens conduisent à conseiller à la famille une aide extérieure à l'école (orthophonie, psychomotricité, thérapie...).
  2. L'indication par l'équipe de réseau peut être une aide psychologique, une aide par le maître, une aide spécialisée à dominante pédagogique, une rééducation individuelle ou de groupe.
  3. Le travail de rééducation peut être préparatoire à un travail en psychothérapie analytique pour lequel la famille n'est pas toujours prête à faire la demande.
  4. Un passage est toujours possible d'une aide à une autre:
  • lorsqu'il y a évolution de l'enfant
  • lorsque les besoins de l'enfant dépassent les limites de ce qui peut lui être apporté dans le cadre de l'école.
  1. A quoi serviront alors ces "indicateurs" de la première étape? On peut penser qu'ils seront des repères qui serviront à pointer l'évolution de l'enfant...indices pour une évaluation.
  2. Quels seront les éléments qui orienteront les hypothèses soutenant l'indication d'aide, éléments qui émergent ou se confirment au fur et à mesure des séances préliminaires?
  3. On peut ajouter: Quels sont les besoins de cet enfant? Quelles sont ses ressources? L'enfant est-il capable de jouer? de faire-semblant? Est-il capable de symboliser, de manier le langage, et un langage qui a un sens? Peut-il passer du registre imaginaire à la réalité? Les réponses à ces questions pourraient permettre de poser une indication d'aide rééducative ou une indication de psychothérapie.

(Synthèse réalisée par le conseiller pédagogique de l'inspection départementale spécialisée, à partir des notes prises par Jeannine HERAUDET. Cette synthèse a été communiquée à tous les participants de cette journée, pour accord, par voie administrative.).