‘“Aucune [classification des langues romanes] n’a obtenu l’adhésion unanime des spécialistes”’ (Camproux 1979, 215), car ‘“il existe ce que l’on a appelé justement une « Romania continue » au sein de laquelle on peut seulement discerner certains contours.”’ (76-77). L’isolement d’un groupe gallo-roman dans ce continuum de parlers est généralement opéré (Monteverdi 195244, Tagliavini 195945, Elcock 196046, Bec 1986), mais les spécialistes n’y incluent pas les mêmes langues : le problème principal touche à l’inclusion du catalan, parler transitoire qui peut aussi être classé dans le groupe ibéro-roman (Ruhlen 1991, 59), solution adoptée par Monteverdi (1952). Nous suivrons ici la délimitation du groupe gallo-roman établie par Tagliavini (1959), qui inclut donc le français, francoprovençal, occitan et catalan. Cette classification n’implique de notre part aucun jugement sur l’apparentement linguistique du catalan à ce groupe, plutôt qu’au groupe ibéro-roman : simplement, notre préférence pour ce regroupement s’explique car il réunit de façon satisfaisante pour nous les quatre aires linguistiques que nous prenons en compte dans notre étude. Notre choix suit plutôt un regroupement d’ordre géographique que purement linguistique.
Monteverdi, A. (1952), Manuale di avviamento agli studi romanzi. Le lingue romane, Milano, Francesco Vallardi.
Tagliavini, C. (1959), Le origini delle lingue neolatine. Introduzione alla filologia romanza, 3e éd., Bologna, Riccardo Patron.
Elcock, W. D. (1960), The Romance Languages, London, Faber & Faber.