Chapitre 2. Le français régional

Les études sur les variétés régionales du français ont pratiquement quatre siècles d’existence, si l’on prend comme point de départ d’une activité linguistique sur le sujet les remarques émises par François Malherbe contre les particularités du français employé par les Gascons venus à la suite d’Henri IV à la Cour, où Malherbe lui-même avait été introduit en 1605. Ce départ ancré dans le purisme linguistique a marqué le champ d’études (où l’on en trouve encore aujourd’hui des échos), inscrivant ce qu’on a pris l’habitude d’appeler le français régional dans la problématique de la norme et des variantes.

Le français régional, depuis qu’on s’y est intéressé, a été envisagé par référence à une variété de français considérée comme un standard, une norme servant d’étalon auquel on compare toutes les formes de français qui en diffèrent. Si cette norme a changé de contenu avec le temps, le français régional lui est cependant resté subordonné. Une comparaison du français régional avec ce français de référence (cf. 2.2 pour la définition de cette notion) implique une réflexion en deux temps : à quelle réalité linguistique correspond le français régional ? A quelle réalité correspond le français servant de norme ?