En Angleterre, la relation globale “police-population” fait l’objet de recherches très développées, mais le thème qui semble le plus souvent retenu est celui relatif à la relation police -minorités62. L’Angleterre est le pays européen pionnier en matière de réflexion et d’études portant sur les rapports pouvant exister entre la police et les minorités63. En effet, le thème relatif à la relation “police-minorités”, est l’objet d’un intérêt croissant ce qui s’est notamment traduit par l’importance, tant en quantité qu’en qualité, des études consacrées à cette question, par rapport à une réflexion semblable qui serait menée en France.
Pour approcher au mieux cette question, il nous semble qu’une démarche comparative est à même de nous permettre de saisir l’évolution actuelle de l’action de la police française à l’égard des migrants ou des citoyens d’origine ou d’apparence non européenne.
Une étude comparative se justifie à la fois par l’intérêt du cas anglais portant sur la question minoritaire et du droit de la police qui en découle, ainsi que de l’éclairage qu’apporte une comparaison des pratiques policières, pratiques qui à l’analyse font état d’une certaine convergence des droits de la police anglaise et française dans le cadre de leur mise en oeuvre à l’égard des minorités.
Ph. Robert, L. Van Outrive, Crime et justice en Europe, Etat des recherches, évaluations et recommandations, L’Harmattan, Logiques Sociales, 1993, p. 27.
La prise en considération plus ou moins tardive par les Etats européens démocratiques (Pays-Bas, Belgique...) américains (Canada, Etats-Unis ...) de la question police / minorités semble dépendre de la reconnaissance institutionnelle ou non du fait “minoritaire”.