i. La “ Chasse Au Pompignan ”

Tout commence donc lorsque, quelques mois après son élection à l’Académie, Pompignan prononce devant ses pairs son discours de réception, exercice codé s’il en est, mais qui, en l’occurrence, déroge quelque peu à la règle, puisqu’il tourne à une attaque virulente contre une partie de l’auditoire. En outre, ce qui n’est pas moins surprenant, une telle harangue remporte un franc succès. Marmontel le rapporte dans ses Mémoires : « l’Académie avoit écouté en silence cette insolente déclamation ; le public l’avoit applaudie ; Pompignan étoit sorti de là triomphant et enflé de sa vaine gloire433 ». Une fois dissipé l’effet de surprise provoqué par ce que Theodore E. D. Braun appelle la « déclaration de guerre », la riposte ne se fait pourtant guère attendre, et elle émane de Ferney. Dès lors, la campagne contre Pompignan se met en place, et débouche sur une offensive généralisée.

Notes
433.

 Marmontel, Mémoires, l. VII, p. 195.