iii. Le Cas Jean-Jacques Rousseau

Il peut paraître quelque peu présomptueux de prétendre faire le point en quelques pages sur la situation de Rousseau au cours de notre période. De nombreuses études ont été effectuées sur l’homme de lettres et sur le penseur, notamment l’essai, intitulé Rousseau et Voltaire, portraits dans deux miroirs, qu’Henri Gouhier consacre aux relations délicates et complexes entre Rousseau et Voltaire, et qui nous a paru d’autant plus convaincant qu’il résiste à la tentation du parti pris, si fréquente lorsqu’on s’intéresse à l’un ou à l’autre de ces “ frères ennemis1412 ” des Lumières. Notre propos se limite ici à esquisser les contours des principales lignes de fracture qui opposent Rousseau aux philosophes et aux anti-philosophes. Car s’il est vrai que le pamphlet est une arme de clan, il s’agit de comprendre pourquoi un homme comme Rousseau se retrouve en butte aux traits assassins des deux partis qui s’affrontent au cours de notre période.

Notes
1412.

 Sur les relations entre Rousseau et Diderot, voir aussi l’article de Jean Fabre, « Deux frères ennemis : Diderot et Jean-Jacques », dans Diderot Studies, III, Genève, 1961, pp. 155-213.