3- L’exemple de la maîtresse

L'apprentissage d'une urbanité contrôlée dans la configuration Tom Pouce est le fruit d'un travail pédagogique précis, systématique, répété, mais aussi de l'imitation des comportements et des attitudes observés chez l'institutrice. Dans la pédagogie Freinet comme dans la pédagogie Montessori, il est demandé au maître d’être un “exemple” pour les élèves mais les caractéristiques du “modèle” professoral à présenter sont différentes d’une pédagogie à l’autre. Chez Célestin Freinet, le “premier devoir” des maîtres est d’”agir et de vivre en éducateurs, en républicains et en démocrates dans leurs classes” ¹¹⁹² . L’instituteur doit “donner l’exemple” par “l’action”, en choisissant un fonctionnement “communautaire” de la vie scolaire où le conseil de classe est une pratique de la “démocratie en train de se faire”, qui “prépare” à être citoyen ¹¹⁹³ . Par contre, dans l’esprit de Maria Montessori, la maîtresse devait être exemplaire essentiellement par son comportement réservé, contrôlé, par sa tenue vestimentaire, son maintien corporel, ses pratiques langagières et enfin son rôle de “guide” qui accompagne l’enfant dans sa "construction naturelle": “Ca fait partie de la pédagogie Montessori, apprendre à respecter la personnalité de l’autre, c’est les enfants qui se construisent eux-mêmes, nous on n’est pas là pour les construire, on est là pour les aider à se construire.. Parfois on met des affiches dans l’école, pour le moment elles n’y sont pas: <<Aide-moi à faire seul>> Donc c’est ça, la maîtresse est un guide et en aucun cas elle ne fait à la place. Elle aide à découvrir, elle permet la découverte, elle guide, elle explique, elle montre, elle est là pour aider l’enfant à construire sa personnalité, mais elle n’est pas là pour imposer” (directrice Tom Pouce).