Conclusion

A une époque où les facultés fonctionnaient indépendamment les unes des autres, la première tentative d’unification des bibliothèques des facultés situées dans une même ville en 1855, dans laquelle nous avons vu l’origine lointaine des bibliothèques universitaires, a été liée à un projet de constitution d’une carte universitaire. On peut en inférer qu’il s’agissait bien, pour le gouvernement de l’époque, d’une tentative visant à rapprocher les facultés d’une même ville en mettant en commun leurs bibliothèques. A cette motivation de caractère institutionnel s’ajoutaient des considérations d’économie et de rationalisation des services. L’héritage de ce complexe de motivations a été recueilli pratiquement sans changement par les gouvernements de la Troisième République, mais ceux-ci ont donné à cette entreprise un caractère systématique, et lui ont alloué des moyens qui ont permis la réalisation presque complète du principe d’unification qui avait été posé en 1855.

Sur le plan législatif et réglementaire, le Bulletin administratif du ministère de l'instruction publique (le titre varie légèrement en fonction des attributions de ce ministère) (Paris, 1850-1932), le Recueil des lois et règlements sur l'enseignement supérieur d'Arthur Marais de Beauchamp et Auguste Générès (Paris, 1880-1915, 7 vol.), qui couvre la période de 1789 à 1914, et les Circulaires et instructions officielles relatives à l'instruction publique (Paris, 1865-1902, 12 vol.) constituent les principales sources spécifiques.

Sur le plan factuel, la Statistique de l'enseignement supérieur, publiée en quatre volumes en 1868, 1878, 1889 et 1900, et la série des Enquêtes et documents relatifs à l'enseignement supérieur (Paris, 1883-1936, 130 vol.) constituent les sources spécialisées les plus importantes. Les débats concernant l'organisation de l'enseignement supérieur sous la Troisième République ont été publiés principalement dans la Revue internationale de l'enseignement (Paris, 1881-1940) éditée par la Société de l'enseignement supérieur et précédée, de 1878 à 1880, par le Bulletin de la Société pour l'étude des questions de l'enseignement supérieur.

Parmi les nombreux écrits de ministres, administrateurs et universitaires ont été privilégiés les deux livres de Louis Liard, qui fut directeur de l'enseignement supérieur sous plusieurs ministres de 1884 à 1902, L'Enseignement supérieur en France, 1789-1893, t. 2 (Paris, 1894) et Universités et facultés (Paris, s.d. [1890]).

Les études récentes en français qui ont été consultées sont l'Histoire générale de l'enseignement et de l'éducation en France publiée sous la direction de L.-H. Parias, t. 3, De la Révolution à l'école républicaine par F. Mayeur (Paris, 1981), notamment les chapitres Ier, VII et IX ; les travaux de G. Amestoy, Les Universités françaises (Paris, 1968) ; de P. Chevallier et collaborateurs, L'Enseignement français de la Révolution à nos jours (Grenoble, 1968, 2 vol.) ; de C. Fourrier, L'Enseignement français de 1789 à 1945, précis d'histoire des institutions scolaires (Paris, 1965) ; de V. Karady, « De Napoléon à Duruy, les origines et la naissance de l'université contemporaine » dans Histoire des universités en France sous la direction de J. Verger (Toulouse, 1986), p. 261-322 et « Les Universités de la Troisième République », ibid., p. 323-365 ; de J. Minot, Histoire des universités françaises (Paris, 1991) ; de F. Ponteil, Histoire de l'enseignement en France, les grandes étapes, 1789-1964 (Paris, 1966), et d'A. Prost, Histoire de l'enseignement en France, 1800-1967 (Paris, 1968).

Ont été également consultés le livre de G. Weisz, The Emergence of modern universities in France, 1863-1914 (Princeton, N.J., 1983) et le chapitre sur les universités dans T. Zeldin, Histoire des passions françaises, t. 2 : Orgueil et intelligence (Paris, 1978) ; traduit de France 1848-1945 : Ambition, love and politics (Oxford, 1973).