Malgré son caractère relativement proche, la période de 1920 à 1944 est l’une des plus mal connues de l’histoire des bibliothèques universitaires françaises. Cela tient essentiellement à ce que les historiens de ces bibliothèques se sont intéressés plus volontiers à d’autres périodes considérées comme plus importantes, en particulier la fin du XIXe siècle ou les années qui ont suivi la seconde guerre mondiale, qui ont eu un caractère fondateur ou celui d’un nouveau départ. De ce fait, les années de l’entre-deux-guerres apparaissent fréquemment, dans les représentations courantes de l’histoire des bibliothèques universitaires, comme une période intermédiaire marquée par une grande stabilité et un certain enlisement. Des travaux de recherche supplémentaires sur ces années seraient certainement nécessaires pour mieux en définir les caractéristiques. On ne dispose en effet actuellement, à côté des publications professionnelles de l’époque, de sources d’archives qui n’ont été exploitées que partiellement et de quelques témoignages rétrospectifs, que de rares études de synthèse. 161
C. Jolly, « Institutions, la crise des bibliothèques » dans Histoire de l’édition française, t. 4, Le Livre concurrencé sous la direction générale de H.-J. Martin, R. Chartier, J.-P. Vivet (Paris, 1986), p. 542-553 ; A. Daumas, « Les Bibliothèques d’étude et de recherche » dans Histoire des bibliothèques françaises, t. 4, Les Bibliothèques au XXe siècle, 1914-1990, sous la direction de M. Poulain (Paris, 1992), p. 117-138. Ces deux études ne sont pas limitées aux bibliothèques universitaires. Certains travaux sur l’enseignement supérieur passent aussi assez rapidement sur les années de l’entre-deux-guerres, par exemple Histoire générale de l’enseignement et de l’éducation en France publiée sous la direction de L.-H. Parias, t. 3, De la Révolution à l’école républicaine (Paris, 1981).