II. Personnel

Entre 1920 et 1944, le personnel des bibliothèques universitaires de province comprenait, comme à la fin du XIXe siècle, deux catégories principales : les bibliothécaires et les gardiens ou « garçons ». Une catégorie intermédiaire, celle des aides bibliothécaires, n’existait qu’à la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg. A l’intérieur du groupe des bibliothécaires, une distinction avait été introduite en 1910 entre les bibliothécaires en chef, chargés de la direction d’une bibliothèque universitaire, et les autres bibliothécaires. Il existait une certaine mobilité chez les bibliothécaires des bibliothèques universitaires des départements, qui formaient un « cadre » ou corps unique, distinct de celui des bibliothécaires de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg et, a fortiori, de ceux des bibliothécaires de la bibliothèque de l’université de Paris, de la Bibliothèque nationale, des autres « bibliothèques publiques de l’Etat » (Bibliothèque Mazarine, Bibliothèque de l’Arsenal et Bibliothèque Sainte-Geneviève) et des bibliothèques municipales classées ou non. Les conditions de rémunération n’étaient pas les mêmes entre ces différents cadres. Au cours des années 1920, cette question a beaucoup occupé les bibliothécaires, qui ont cherché à obtenir des « assimilations », qu’ils avaient perdues en 1919, avec certaines catégories de personnel scientifique de l’enseignement supérieur. 227

Il est intéressant d’essayer de préciser les effectifs des bibliothécaires des bibliothèques universitaires, et de rappeler certaines discussions relatives à leur formation professionnelle.

Entre 1920 et 1944, le nombre des bibliothécaires des bibliothèques universitaires de province a diminué par rapport à l’effectif de 1914. Les quatorze bibliothécaires en chef (un par bibliothèque) qui existaient en 1914 n’étaient plus que douze en 1929, la direction des bibliothèques universitaires de Besançon et de Dijon ayant été confiée au bibliothécaire en chef ou au conservateur de la bibliothèque municipale de ces deux villes. Cette situation s’est prolongée après 1945. Une situation inverse a aussi existé dans des villes comme Lille, Montpellier, Rennes et bien sûr Clermont-Ferrand, où le bibliothécaire en chef de la bibliothèque universitaire était aussi responsable de la bibliothèque municipale. Ces cumuls étaient compensés par des indemnités. 228

L’effectif de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg avait été fixé à un niveau nettement plus élevé. Il comprenait, outre l’administrateur de la bibliothèque, douze emplois de bibliothécaire en chef ou de bibliothécaire, nombre ramené à onze en 1934.

Les éditions successives de l’Annuaire des bibliothèques et des archives permettent de suivre la progression de la féminisation de la profession de bibliothécaire. Tout le personnel était masculin avant 1914. En 1925, en incluant le personnel de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, il y avait une femme (à Lyon) sur dix-sept bibliothécaires en chef ou administrateur, et dix femmes sur vingt-cinq autres bibliothécaires ou assimilés. Ces proportions montrent que la féminisation de la profession de bibliothécaire a été rapide dès les années qui ont suivi la fin de la première guerre mondiale. Comme dans d’autres professions, l’accès des femmes à des postes de responsabilité s’est effectué avec un certain décalage.

La formation professionnelle des bibliothécaires des bibliothèques universitaires reposait, depuis 1879, sur le certificat d’aptitude aux fonctions de bibliothécaires, dont l’organisation avait été modifiée en 1882 et en 1893 et dont la dernière session eut lieu en 1927. Ce diplôme fut remplacé en 1932 par le diplôme technique de bibliothécaire, qui constituait un diplôme unique commun à différentes catégories de bibliothèques, et répondait par là aux voeux de l’Association des bibliothécaires français qui militait en faveur de la création d’un cadre unique. Le recrutement des bibliothécaires des bibliothèques universitaires s’effectuait parmi les titulaires de ce diplôme et d’un autre titre : licence ès lettres ou ès sciences, doctorat en droit, en médecine ou en pharmacie, ou diplôme d’archiviste paléographe. 229

Comme le certificat d’aptitude aux fonctions de bibliothécaire qui l’avait précédé, le diplôme technique de bibliothécaire sanctionnait une formation de caractère généraliste portant sur l’histoire et les techniques du livre, la bibliothéconomie et l’organisation des bibliothèques. A travers les débats portant sur la pertinence de la formation de caractère historique dispensée par l’Ecole des chartes et l’apparition des techniques de documentation, se trouva posée la question de la qualification des bibliothécaires appelés à exercer leurs fonctions dans des bibliothèques d’étude et de recherche. Ces questions furent évoquées notamment au cours des années 1920 et au début des années 1930.

En 1923, dans le cadre d’un programme d’aide à la reconstitution des bibliothèques publiques françaises des régions dévastées par les combats de la première guerre mondiale, une école de bibliothécaires fut ouverte par l’American library association avec le concours du Comité américain pour les régions dévastées. Cette école est connue dans la littérature professionnelle sous le nom d’école de la rue de l’Elysée, où se trouvaient les locaux de la bibliothèque américaine de Paris. A partir de 1924, cette école dispensa un enseignement professionnel d’une durée de trente semaines par an, dont le succès fut considérable. A ceux qui brocardaient cet enseignement et qualifiaient l’école qui le dispensait d’« Ecole des chartes du Far-West » s’opposait l’enthousiasme de ceux qui voyait en cette formation le modèle de l’enseignement professionnel qu’ils appelaient de leurs voeux. Après la fermeture de l’école de la rue de l’Elysée en 1929, l’un de ses partisans, Gabriel Henriot, s’attacha à en prolonger l’orientation à travers plusieurs institutions de formation. La question qui avait été au centre des discussions était celle de l’orientation de la formation, et avait opposé les tenants d’une formation érudite à dominante historique, du type de celle qui était dispensée par l’Ecole des chartes, et les partisans d’un enseignement de caractère technique et professionnel. 230

Dans un article publié sous un pseudonyme en 1931, un ancien élève de l’Ecole des chartes s’interrogea sur l’intérêt de la formation dispensée par cette école pour de futurs bibliothécaires. Selon lui, cette formation avait eu son utilité à l’époque où la tâche la plus urgente était d’inventorier et de cataloguer les manuscrits des dépôts publics. Elle l’était cependant beaucoup moins en 1930, et il ne faisait pas de doute que l’enseignement des techniques professionnelles par l’Ecole des chartes était insuffisant. On ne pouvait pas prétendre qu’il y avait un lien nécessaire entre la formation de médiéviste que dispensait l’Ecole des chartes et la profession de bibliothécaire ; en revanche, des formations universitaires plus diversifiées auraient été utiles, car ‘« les bibliothèques ont besoin d’historiens de la littérature, de l’art, d’historiens tout court aussi comme de philosophes, de linguistes et (ce qu’on oublie trop) de scientifiques encore autant que de paléographes »’. En conclusion, l’auteur se demandait s’il ne serait pas indiqué de confier plutôt la formation des futurs bibliothécaires aux universités. 231

Le contenu de la formation et son adaptation à l’exercice de la profession de bibliothécaire ne constituaient toutefois que des aspects d’une question plus générale, celle des débouchés offerts aux élèves de l’Ecole des chartes. Ceux-ci pouvaient se diriger soit vers la carrière des archives, soit vers celle des bibliothèques. Le métier d’archiviste avait traditionnellement été considéré comme l’orientation convenant le mieux à la formation dispensée par l’école, comme en témoignait l’appellation du diplôme d’archiviste paléographe qui sanctionnait les études. Cependant, comme l’avait noté « Hurepoix », les professeurs et les élèves de l’école tenaient à l’existence de débouchés supplémentaires dans les bibliothèques. Ils n’étaient pas disposés pour autant à accepter que l’enseignement de l’Ecole des chartes fût modifié dans un sens plus professionnel. 232

Le diplôme technique de bibliothécaire institué en 1932 comportait un programme plus développé que celui du certificat d’aptitude aux fonctions de bibliothécaire, et l’examen comprenait des épreuves écrites, pratiques et orales. Pour permettre aux candidats de se préparer à ces épreuves, un enseignement fut organisé dans le cadre de l’Ecole des chartes. Cette préparation facultative dut être complétée par des enseignements confiés à des bibliothécaires enseignants. On vit alors apparaître, selon le témoignage de Louise-Noëlle Malclès, organisatrice des stages à la bibliothèque de la Sorbonne, des cours de bibliographie spécialisée dans les domaines juridique, économique et scientifique. Ces formations n’étaient facilement accessibles qu’à des candidats de la région parisienne. 233

L’idée de l’intérêt que présentait la bibliographie spécialisée, dans des domaines autres qu’historique et littéraire, pour la formation professionnelle des bibliothécaires est ainsi apparue au cours des années 1930. On peut l’expliquer par des tendances diffuses à une plus grande spécialisation du savoir, par l’évolution des professions voisines de la documentation et par la place que certaines grandes bibliothèques d’étude et de recherche, comme la Bibliothèque nationale et la bibliothèque de la Sorbonne, commençaient à réserver aux bibliographies spécialisées dans des domaines variés.

En 1932, la Bibliothèque nationale ouvrit une salle de bibliographie et des catalogues dans laquelle fut organisé un service de renseignements bibliographiques. Suzanne Dupuy (plus tard Mme Briet) fut chargée de ce service. Elle salua à cette occasion l’avènement d’une « bibliographie nouvelle », qui devait être ‘« une activité diligente, avertie des besoins du public et des ressources dont elle dispose pour satisfaire les demandes, accessible à tous, parlant les langues étrangères, et n’ignorant pas l’usage de la dactylographie ni du téléphone ». 234

Si une forme de spécialisation plus diversifiée que par le passé apparaissait alors comme une évolution souhaitable dans la formation des bibliothécaires, les bibliothécaires en chef des bibliothèques universitaires de province paraissent avoir été accaparés par des tâches d’administration et d’intendance qui leur laissaient peu de possibilités de s’intéresser aux aspects intellectuels de leur profession. Ainsi, Liliane Wetzel constatait en 1941 :

‘« Le bibliothécaire en chef passe... la plus grande partie de son temps à des travaux de comptabilité, des vérifications ou des transcriptions de factures et mémoires, à la rédaction d’un courrier commercial important, à des entretiens interminables avec les fournisseurs... Lorsque la bibliothèque est importante, ces obligations l’absorbent de telle façon, qu’en tenant compte de la nécessité où il se trouve de recevoir à tous moments professeurs, étudiants, bibliothécaires ou garçons à la recherche d’un renseignement, il ne lui est plus possible d’assurer la direction intellectuelle de son établissement. Il n’a plus le temps matériel de dépouiller ou même simplement de lire les bibliographies générales et spéciales, les catalogues d’éditeurs ou de revendeurs, de visiter les librairies locales et feuilleter les nouveautés, de lire, en un mot de remplir les obligations essentielles de sa charge. C’est là un inconvénient extrêmement grave. » 235

Cette surcharge de travail avait pour cause principale l’inexistence de certaines catégories de personnel, en particulier le personnel administratif, dont l’absence était fréquemment déplorée. En 1920, G. Fleury et M. Godefroy avaient demandé des emplois de commis aux écritures ; en 1941, L. Wetzel souhaitait que le bibliothécaire en chef fût secondé par un secrétaire-comptable ou un économe, et demandait aussi la création d’emplois de commis aux écritures et de sténodactylographes, à la fois pour permettre aux bibliothécaires de se consacrer à leur travail scientifique, et pour libérer les gardiens de travaux auxquels ils n’étaient pas destinés. 236

Notes
227.

La Bibliothèque Sainte-Geneviève a été rattachée à la bibliothèque de l’université de Paris par la loi de finances du 31 décembre 1928 et par le décret du 30 mars 1930. Statut du personnel enseignant et scientifique de l’enseignement supérieur, op. cit., p. 566 ; M. Wintzweiller, « Sainte-Geneviève bibliothèque universitaire » dans Les Problèmes de la documentation dans les bibliothèques universitaires, journées d’étude organisées par la bibliothèque de l’université de Liège, 24-27 octobre 1949, op. cit., p. 156. L’importance de la question des rémunérations s’explique en partie par la forte inflation des années 1920. Les assimilations les plus fréquemment demandées ont été, pour les bibliothèques universitaires de province, la parité entre les bibliothécaires en chef et les chefs de travaux, et entre les bibliothécaires et les préparateurs. Ces parités existaient avant la guerre de 1914 mais n’ont pas été retrouvées. L’absence d’assimilation hiérarchique du bibliothécaire en chef de la bibliothèque universitaire au personnel enseignant de l’université a été l’une des critiques formulées par L. Wetzel, Etude sur la réforme des bibliothèques françaises, op. cit., « I. Exposé critique de la situation actuelle », p. 11. Un fort déclassement des rémunérations des bibliothécaires des bibliothèques universitaires s’est produit par rapport à d’autres catégories de personnel de l’enseignement supérieur et à des professions voisines, comme les bibliothécaires des bibliothèques municipales classées ou les archivistes départementaux. L’appellation « personnel scientifique » pour désigner les bibliothécaires et d’autres catégories de personnel de l’enseignement supérieur est apparue en 1919, mais l’appellation précédente de « personnel technique » est restée en usage jusqu’à la fin des années 1940 au moins. Elle a dû cesser d’être employée après la création du corps des sous-bibliothécaires, qui constituaient le personnel technique des bibliothèques, en 1950. Une réponse ministérielle du 27 mars 1935 avait précisé que les bibliothécaires devaient être considérés comme faisant partie du personnel scientifique et non du personnel administratif. Statut du personnel enseignant et scientifique de l’enseignement supérieur, op. cit., Supplément 1937, p. 722.

228.

Selon l’état du personnel des bibliothèques universitaires au 1er novembre 1928, il y avait en province douze emplois de bibliothécaire en chef et dix-sept emplois de bibliothécaire. Les bibliothèques les mieux dotées étaient celles de Bordeaux et Lyon (quatre emplois), puis Lille, Montpellier et Toulouse (trois emplois). Venaient ensuite Aix-Marseille, Clermont-Ferrand, Grenoble et Nancy (deux emplois), puis Caen, Poitiers et Rennes (un emploi). A Besançon, où il n’y avait pas de bibliothécaire en chef, il y avait cependant un emploi de bibliothécaire, alors qu’il n’y en avait aucun à Dijon. Revue des bibliothèques, t. 39, 1929, p. 84-85. En 1920, le Bulletin de l’Association des bibliothécaires français, t. 14, n° 3, mai-juin 1920, p. 60 avait relevé un total de trente emplois (Alger et Strasbourg non compris), soit un de plus qu’en 1928. L’effectif de 1928 comportait lui-même deux emplois de plus que l’effectif réglementaire fixé par le décret du 7 novembre 1926 (douze bibliothécaires en chef et quinze bibliothécaires). Cf. Statut du personnel enseignant et scientifique de l’enseignement supérieur, op. cit., p. 506 et Code administratif des bibliothèques d’étude, op. cit., t. 1, p. 558. Deux suppressions d’emplois de bibliothécaires sont intervenues en 1934, en raison de la politique de réduction des effectifs de la fonction publique. Le décret du 23 juin 1933 a autorisé a posteriori et « à titre exceptionnel » le cumul des fonctions de direction d’une bibliothèque municipale et d’une bibliothèque universitaire, en généralisant une disposition déjà prévue en 1926. Le montant maximum de l’indemnité compensatrice était fixé au quart du traitement afférent à l’emploi occupe. Statut du personnel enseignant et scientifique de l’enseignement supérieur, op. cit., Supplément 1935, p. 635-636.

229.

Arrêté du 22 février 1932 créant un diplôme technique de bibliothécaire et programme de l’examen Bulletin administratif du ministère de l’instruction publique, n° 2705, 15 mars 1932 et Revue des bibliothèques, t. 41, 1931, p. 355-356 ; arrêté modificatif du 26 mai 1938, programme de l’examen et liste des bibliothèques pouvant être choisies comme lieu de stage, Archives et bibliothèques, t. 3, 1937-1938, p. 134-139. Cf. aussi L.-N. Malclès, « La Bibliographie en France depuis 1762 jusqu’à la fondation de l’Ecole nationale supérieure de bibliothécaires » dans Humanisme actif, mélanges d’art et de littérature offerts à Julien Cain, op. cit., t. 2, p. 126-127 ; H. Comte, Les Bibliothèques publiques en France, op. cit., p. 341-347.

230.

Revue des bibliothèques, t. 34, n° 4-6, avril-juin 1924, p. 225-228 ; H. Comte, Les Bibliothèques publiques en France, op. cit., p. 373-374.

231.

Hurepoix (pseudonyme), « Un Beau métier qu’on n’apprend plus », Bulletin du bibliophile, 1931, p. 35-40 ; reproduit dans Revue des bibliothèques, t. 40, 1931, p. [89]-[93] (citation p. [91]). Hurepoix pourrait être le pseudonyme d’Henri Stein selon H. Comte, Les Bibliothèques publiques en France, op. cit., p. 329-339.

232.

H. Comte, Les Bibliothèques publiques en France, op. cit., p. 338-339.

233.

L.-N. Malclès, « La Bibliographie en France depuis 1762 jusqu’à la fondation de l’Ecole nationale supérieure de bibliothécaires », op. cit., p. 127 ; H. Comte, Les Bibliothèques publiques en France, op. cit., p. 344-347.

234.

S. Dupuy, « L’activité bibliographique et documentaire à la Bibliothèque nationale », Revue des bibliothèques, t. 40, 1932, p. 19. Bibliographie et documentation se trouvent rapprochées dans ce titre, conformément à la conviction de l’auteur selon laquelle la documentation constituait une « formation avancée de la bibliographie ». Ibid., p. 6. Suzanne Briet reçut plus tard le surnom de « Madame Documentation ». Cf. M. K. Buckland, « The Centenary of “Madame Documentation”, Suzanne Briet, 1894-1989 », Journal of the American society for information science, t. 46, n° 3, April 1995, p. 235-237 ; trad. française : « Le Centenaire de “Madame Documentation”, Suzanne Briet, 1894-1989 », Documentaliste-Sciences de l’information,t. 32, n° 3, 1995, p. 179-181.

235.

L. Wetzel, Etude sur la réforme des bibliothèques françaises, op. cit., « I. Exposé critique de la situation actuelle », p. 10.

236.

G. Fleury, M. Godefroy, « Pour une nouvelle organisation des bibliothèques universitaires », op. cit., p. 213 ; L. Wetzel, Etude sur la réforme des bibliothèques françaises, op. cit., « I. Exposé critique de la situation actuelle », p. 10-11.