B. Les bibliothèques universitaires

Sur la plan institutionnel, selon plusieurs témoignages, la création d’une direction unifiée des bibliothèques fut décidée en août 1944, pendant les combats de la libération de Paris, par Henri Wallon, délégué à l’instruction publique du gouvernement provisoire. Marcel Bouteron, inspecteur général des archives et des bibliothèques, fut pressenti pour prendre la tête de cette direction, et sollicita immédiatement le concours de Pierre Lelièvre, alors directeur de la Bibliothèque d’art et d’archéologie et président de l’Association des bibliothécaires français. Marcel Bouteron occupa le poste de directeur jusqu’en avril 1946. Julien Cain, réintégré dans ses fonctions d’administrateur général de la Bibliothèque nationale après son retour de déportation, lui succéda alors et cumula les deux fonctions jusqu’en 1964. Cette organisation était inspirée de celle qui existait pour les archives et pour les musées nationaux. 266

Depuis 1897, les bibliothèques relevaient de la direction de l’enseignement supérieur. Un projet de constitution d’une direction des bibliothèques, qui prévoyait déjà le cumul des fonctions de directeur et d’administrateur général de la Bibliothèque nationale, avait été évoqué en 1922 par le ministre de l’instruction publique Léon Bérard, mais n’avait pas eu de suite. Plusieurs demandes tendant à la constitution d’un organisme de coordination des bibliothèques au niveau ministériel avaient été présentées par des associations professionnelles, à l’occasion de congrès ou de la publication de plans d’organisation de la lecture publique et des bibliothèques entre 1928 et 1941. Enfin, le régime de Vichy avait réuni les attributions relatives aux bibliothèques de deux bureaux de la direction de l’enseignement supérieur en un bureau des bibliothèques. 267

Les attributions et la structure de la direction des bibliothèques de France et de la lecture publique ont été définies officiellement par le décret n° 45-1889 du 18 août 1945. Aux termes de ce décret, cette direction, comprise dans la direction générale des arts et lettres, avait dans ses attributions ‘« toutes les questions concernant l’organisation et le fonctionnement des bibliothèques et de la lecture publique. Elle administre les bibliothèques nationales, les bibliothèques universitaires, les bibliothèques municipales classées et les bibliothèques des grands établissements scientifiques... Elle a à sa tête un directeur et comprend un service technique et deux bureaux »’, le bureau du personnel et le bureau de la gestion et du contrôle financiers (art. 6). 268

La principale originalité de cette direction était l’existence, à côté de bureaux chargés d’attributions administratives classiques, d’un service technique. Ce service était composé de bibliothécaires placés sous l’autorité d’un chef de service appartenant également au personnel scientifique des bibliothèques. Ses attributions, d’après le décret du 18 août 1945, comprenaient l’étude de tous les problèmes techniques concernant le classement, l’établissement des catalogues, la conservation et la communication des documents et des livres ; l’élaboration et la diffusion des règlements concernant les bibliothèques ; l’organisation des services de la lecture publique, et les questions relatives à la formation du personnel technique et du personnel scientifique des bibliothèques. Il a été défini comme ‘« un bureau d’études, dont la tâche essentielle est d’élaborer des instructions précises sur toutes les questions d’organisation et de fonctionnement : équipement des bibliothèques, établissement des catalogues, conservation des documents, etc. »’ et bien entendu, construction et aménagement des bibliothèques. Le service technique travaillait en liaison étroite avec l’inspection générale des bibliothèques, composée de trois inspecteurs généraux dont l’un (Pierre Lelièvre) remplissait les fonctions d’adjoint au directeur, et dont l’activité d’inspection sur le terrain permettait de réunir de nombreuses informations sur la situation des bibliothèques. L’inspection générale des bibliothèques avait été séparée de celle des archives dès 1945, et son effectif avait été fixé à trois personnes. 269

En raison des attributions étendues qui étaient les siennes, l’action de la direction des bibliothèques était appelée à se développer dans des domaines très variés. En ce qui concerne les bibliothèques universitaires, l’équipe de départ ne comprenait, selon le témoignage de Pierre Lelièvre, ‘« aucun représentant parfaitement informé des bibliothèques universitaires... En fait, nous étions assez mal informés, aussi bien de la situation des bibliothèques universitaires que des exigences les plus pressantes et des réformes que réclamait leur état. Aucun d’entre nous n’en avait une expérience directe vraiment approfondie... Ce n’est que peu à peu, et grâce aux rapports des inspecteurs généraux, que nous avons pu rassembler un ensemble d’informations qui nous a permis d’esquisser d’abord, de mieux définir ensuite, une politique générale pour ce secteur des bibliothèques »’. On constate en effet que plusieurs des collaborateurs de la nouvelle direction, comme Pierre Lelièvre lui-même et Paul Poindron, avaient plutôt une expérience de la Bibliothèque nationale ou des bibliothèques municipales. On conçoit donc qu’en ce qui concerne ces bibliothèques, l’action de la direction des bibliothèques a surtout été marquée, dans un premier temps, par un travail de réunion d’informations et d’élaboration progressive d’une « doctrine ». 270

La politique de la direction des bibliothèques à l’égard des bibliothèques universitaires a été marquée par une volonté de modernisation et de développement, empreinte d’une conception centralisatrice peut-être inhérente à l’existence d’un service ministériel unifié des bibliothèques. Les liens entre les bibliothèques universitaires et l’administration centrale étaient alors conçus en ces termes : ‘«  Les universités relèvent de la direction de l’enseignement supérieur, mais les bibliothèques universitaires relèvent de la direction des bibliothèques de France. Elles restent cependant placées sous l’autorité du recteur de l’académie »’. Un lien hiérarchique direct reliait ainsi l’administration des bibliothèques aux bibliothèques universitaires, par l’intermédiaire du recteur, représentant du ministre. 271

Il est utile de donner quelques renseignements biographiques sur quelques-uns des acteurs qui ont joué un rôle important au sein de la direction des bibliothèques.

Julien Cain, (1887-1974), né à Montmorency (alors Seine-et-Oise, actuellement Val-d’Oise), agrégé d’histoire et ancien élève de l’Ecole du Louvre, fut blessé en Champagne en 1916. De 1917 à 1927, il fit carrière au ministère des affaires étrangères, d’abord au service de documentation étrangère commun aux ministères de la guerre et des affaires étrangères, puis au service d’information étrangère du ministère des affaires étrangères. De 1927 à 1930, il dirigea le cabinet de Fernand Bouisson, président socialiste de la Chambre des députés. Il fut nommé administrateur général de la Bibliothèque nationale en 1930. Conseiller écouté de certains homme politiques et ami de nombreux artistes et écrivains, il fut révoqué par le régime de Vichy en 1940, arrêté par les Allemands en février 1941, incarcéré puis déporté à Buchenwald en 1944. Libéré par l’armée américaine en avril 1945 et réintégré dans ses fonctions d’administrateur général de la Bibliothèque nationale, il fut nommé directeur des bibliothèques de France et de la lecture publique par décret du 12 mars 1946. Il succéda dans ce poste à Marcel Bouteron, tout en cumulant comme son prédécesseur cette fonction avec la direction de la Bibliothèque nationale. Selon des témoignages concordants, il donna la priorité dans ses fonctions à la Bibliothèque nationale, et n’occupa jamais son bureau de la rue Saint-Dominique. Il se retira en 1964. 272

Pierre-Ferdinand Lelièvre, né en avril 1903 à Rennes, fit ses études à la faculté des lettres de cette ville et à l’Ecole des chartes. Il obtint le diplôme d’archiviste paléographe, le diplôme de l’institut d’art et d’archéologie de Paris et soutint une thèse d’histoire de l’architecture. Il fut successivement bibliothécaire à La Rochelle (1928), bibliothécaire en chef à Nantes (1933), où il organisa un service de lecture publique, puis à la Bibliothèque d’art et d’archéologie (1942). La même année, il devint président de l’Association des bibliothécaires français. Appelé à la direction des bibliothèques comme « coadjuteur » par Marcel Bouteron en août 1944, il fut en 1945 nommé inspecteur général des bibliothèques et adjoint au directeur des bibliothèques, fonction qu’il exerça ensuite auprès de Julien Cain jusqu’au départ de celui-ci en 1964. A cette date, il fut nommé recteur de l’académie de Dakar. 273

Paul Poindron, (1912-1980), né à Nantes, obtint le diplôme technique de bibliothécaire et le diplôme d’archiviste paléographe. Il fut nommé bibliothécaire à la Bibliothèque nationale, au département des imprimés puis à celui des cartes et plans. Proche collaborateur de Julien Cain, il fut, avec Myriem Foncin, secrétaire du centre de lecture en temps de guerre présidé par celui-ci en 1939. En janvier 1945, il fut nommé au service technique de la direction des bibliothèques, service dont il devint le responsable. Après le départ de Pierre Lelièvre en 1964, il fut nommé inspecteur général des bibliothèques et adjoint au directeur des bibliothèques (alors Etienne Dennery). Ses centres d’intérêt ont été très variés, couvrant aussi bien la lecture publique que la formation professionnelle, la micrographie, ou la documentation (il fut directeur des études de l’Institut national des techniques de la documentation à partir de 1958). Paul Poindron est décédé en 1980. 274

Jean Bleton, né en juin 1918 à Gisors (Eure), obtint une licence de lettres classiques et un diplôme d’études supérieures de lettres (1942). Interné à Fresnes au titre de la Résistance, il obtint le diplôme technique de bibliothécaire en novembre 1943. Bibliothécaire à la Bibliothèque nationale, il fut affecté au service technique de la direction des bibliothèques en avril 1945. A partir de 1950, il y fut chargé des travaux de construction et d’aménagement des bibliothèques relevant de cette direction. A ce titre, il conduisit la politique de construction de la direction des bibliothèques, jusqu’à sa nomination en qualité d’inspecteur général des bibliothèques en 1972. 275

L’action de la direction des bibliothèques à l’égard des bibliothèques universitaires de province pendant les dix premières années de son existence a pris des formes variées, dont les résultats ont constitué le cadre général de l’évolution de ces bibliothèques : organisation du personnel et des formations, créations d’emplois, rétablissement des subventions de fonctionnement de l’Etat, et, sur le plan technique, normalisation et lancement d’entreprises de coopération. Ces différents aspects sont assez bien connus grâce aux documents de l’époque et aux études publiées plus récemment. Nous n’en donnons ici qu’un bref aperçu. 276

Les statuts de trois catégories de personnel des bibliothèques ont été publiés de 1950 à 1952, en application de la loi du 19 octobre 1946 portant statut général des fonctionnaires. Ils ont créé un corps de sous-bibliothécaires en catégorie B, et unifié les statuts jusqu’alors distincts selon les bibliothèques d’exercice des bibliothécaires. Cette question du « cadre unique » des bibliothécaires a été assez discutée à l’époque, et a eu des conséquences certaines sur le contenu des formations. On peut observer que cette unification statutaire correspondait à l’existence d’une direction unique pour l’ensemble des bibliothèques. Elle impliquait des modes de recrutement et de formation assez généralistes, qui ont cependant préservé l’existence d’une voie distincte pour les diplômés de l’Ecole des chartes, et la possibilité de recruter des bibliothécaires spécialistes de certains domaines scientifiques (langues rares ou numismatique, par exemple). 277

Dans le domaine des formations ont été créés deux diplômes nouveaux. Le diplôme supérieur de bibliothécaire, institué en 1950 a remplacé le diplôme technique de bibliothécaire créé en 1932. Ce diplôme professionnel était exigé, en même temps qu’une licence, des candidats non chartistes au concours de recrutement de bibliothécaire. Les archivistes paléographes, qui n’avaient pas à justifier de ce diplôme, recevaient un complément de formation technique sous la forme d’un stage professionnel. Le certificat d’aptitude aux fonctions de bibliothécaire, qui reprenait l’appellation d’un ancien diplôme créé pour la première fois en 1879, était accessible à des candidats titulaires du baccalauréat, et donnait accès à des emplois dans les bibliothèques municipales. 278

Dans les bibliothèques des universités des départements - catégorie dans laquelle on ne comptait pas alors la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, qui constituait depuis son organisation administrative par le décret du 23 juillet 1926, une catégorie particulière - le nombre des bibliothécaires était, au début des années 1950, extrêmement réduit et identique à l’effectif des années 1930. Il était de quatre à Aix-Marseille (quatre implantations), Bordeaux (trois sites) Lille, Lyon et Montpellier (deux sites chacune) ; de trois à Grenoble, Nancy, Rennes et Toulouse (deux implantations à Nancy et Toulouse) ; de deux à Caen, Clermont-Ferrand, Dijon et Poitiers (site unique), et d’un seul à Besançon, bibliothèque unifiée dont la direction était alors couplée avec celle de la bibliothèque municipale, bien que les locaux de ces deux bibliothèques fussent distincts. Il en fut de même à Dijon pendant plusieurs années, et à Rennes où bibliothèque universitaire et bibliothèque municipale étaient logées dans le même bâtiment et partageaient la même salle de lecture. Ces « directions jumelées » de bibliothèques étaient une survivance de la période de l’entre-deux-guerres. Strasbourg avait douze emplois. La création du corps des sous-bibliothécaires ayant eu lieu en 1950, ces bibliothécaires n’étaient auparavant assistés que par des personnels sans qualification (gardiens), sauf à Strasbourg où il existait quelques emplois d’aides de bibliothèques. De nombreux auxiliaires étaient en outre rémunérés sur les crédits des bibliothèques ou des universités, généralement pour compléter l’effectif des gardiens ou pour suppléer à l’absence de personnel administratif. Au début des années 1950, la direction des bibliothèques se fixa pour objectif d’attribuer aux bibliothèques universitaires un poste de sous-bibliothécaire par section, un emploi de commis et un emploi de sténodactylographe par bibliothèque, et un emploi de dactylographe par section. Il est vrai que le nombre des machines à écrire était alors fort restreint, et que dans certaines bibliothèques on considérait même ces appareils avec une certaine méfiance. Il apparaît aussi que peu habitués à être aidés, certains bibliothécaires n’avaient pas d’idées précises sur l’utilisation des nouvelles compétences mises à leur disposition et qu’ils pouvaient, dans certains cas, confiner un jeune bibliothécaire dans des tâches de routine décourageantes et confier à un gardien expérimenté des attributions nécessitant un certain degré d’initiative. Les progrès dans la différenciation des tâches ont donc été assez lents, tant les bibliothécaires étaient habitués à tout faire eux-mêmes. D’après certaines observations, les tâches de gestion et d’administration, quand ce n’est pas d’exécution pure et simple, absorbaient une grande partie de leur temps et de leur énergie. 279

Pierre Lelièvre avait constaté, dans les bibliothèques qu’il était chargé d’inspecter, la faiblesse des collections en 1949-1950 : 110.000 volumes à Aix droit-lettres, 101.000 à Montpellier droit-lettres-sciences-pharmacie, 223.000 à Toulouse droit-lettres, 284.000 à Rennes, chiffres dans lesquels les thèses et les brochures n’ont pas été comprises. Ces bibliothèques existaient alors depuis soixante-dix ans, et ces statistiques témoignaient d’accroissements annuels très lents. Le rythme des acquisitions se redressa après le rétablissement de la subvention de l’Etat aux bibliothèques universitaires en 1945. Il passa ainsi, en nombre de volumes acquis annuellement, à 2.162 volumes à Aix-Marseille (contre 743 en 1939), 1.820 à Toulouse (479 en 1939). La comparaison avec l’année 1939 n’est probablement pas très probante, et les chiffres cités sont peu différents de ceux de l’entre-deux-guerres tels que nous les avons estimés au chapitre 4. Il était donc justifié de considérer que ‘« l’accroissement très rapide du volume global des acquisitions paraît avoir péniblement suivi la progression très rapide des publications scientifiques, principalement étrangères, et ne pas être encore bien adaptée à la création de nouveaux enseignements et, surtout, à l’orientation nouvelle de la recherche scientifique »’. Au reste, il a pu en être de l’accroissement des crédits comme de l’augmentation et de la diversification personnel, certains bibliothécaires universitaires s’étant trouvés déconcertés, voire embarrassés par ce supplément de ressources. Il semblait difficile, dans bien des cas, d’établir et de suivre une politique d’acquisition rationnelle, surtout pour les publications étrangères. Les textes littéraires du XIXe et du XXe siècle étaient généralement négligés, et on aurait cherché vainement, dans la plupart des bibliothèques universitaires de province, les oeuvres de Valéry, Gide, Claudel ou Proust. 280

Selon Germain Calmette, la valeur du droit de bibliothèque, fixé à deux cents francs depuis 1943, ne correspondait plus en 1947 qu’à un cinquième de sa valeur originelle de dix francs de 1873. En outre, les nombreuses exonérations qui étaient accordées (30 pour cent environ à Paris en 1947) n’étaient pas compensées par l’augmentation des subventions. La valeur de la subvention de l’Etat aux bibliothèques universitaires, qui pouvait être estimée à 580 F de 1947 par étudiant en 1898, n’était plus que de 265 F par étudiant en 1947 ; elle avait donc diminué de plus de la moitié. Or cette diminution s’était accompagnée de l’augmentation du nombre des enseignements, qui générait des besoins accrus en documentation. En outre, une part importante des recettes des bibliothèques universitaires était employée à d’autres dépenses que la documentation, notamment à des dépenses de personnel ou d’entretien des locaux. 281

Dans le domaine technique, la normalisation du catalogage fut imposée, et la tenue d’un catalogue alphabétique par matières, dont l’utilisation devait convenir plus particulièrement aux étudiants débutants, peu familiarisés avec les répertoires bibliographiques, débuta en 1952 . La création de ce nouveau catalogue entraîna, après quelques hésitations, l’abandon du catalogue « méthodique » ou systématique par sujets. En même temps, le format international fut adopté pour les fiches de catalogue, ce qui contraignit à l’ouverture d’une nouvelle série de catalogues sur fiches et à l’abandon ou à l’adaptation des fichiers aux anciens formats. Pour faciliter la transition, un service de multigraphie de fiches fut mis en place auprès de la bibliothèque de l’université de Paris pour fournir aux bibliothèques universitaires des fiches au nouveau format des collections et des « suites » (ouvrages en plusieurs volumes dont la publication était étalée dans le temps) les plus répandues. Cette entreprise de coopération n’a rencontré qu’un succès limité. C’est également au cours des années 1950 que furent lancées des actions de coopération dépassant le cadre des seules bibliothèques universitaires, comme le catalogue collectif des acquisitions étrangères, connu ensuite sous le nom de catalogue collectif des ouvrages étrangers (C.C.O.E.), l’inventaire permanent des périodiques étrangers en cours (I.P.P.E.C.), et les listes départementales de périodiques en cours. 282

Notes
266.

P. Lelièvre, « Souvenir de Marcel Bouteron », Bulletin des bibliothèques de France, t. 7, n° 9-10, 1962 p. 445-447 ; P. Lelièvre, « A propos d’un cinquantenaire, pour André Masson », Bulletin des bibliothèques de France., t. 39, n° 5, 1994, p. 56-57 ; J. Bleton, La Lecture publique en France, aperçu historique, projets, réalisations en cours (Paris, 1948), p. 7 ; P. Poindron, « Naissance d’une direction » dans Humanisme actif, mélanges d’art et de littérature offerts à Julien Cain, (Paris, 1968), t. 1, p. 56 ; M. Kühlmann, « Les Bibliothèques dans la tourmente » dans Histoire des bibliothèques françaises, t. 4, Les Bibliothèques au XXe siècle, 1914-1990, sous la direction de M. Poulain (Paris, 1992), p. 242.

267.

P. Poindron, « Naissance d’une direction », op. cit., p. 53-54. Dans un document inédit de 1941 (Bibliothèque nationale de France, 4° Q 4904), Liliane Wetzel, alors bibliothécaire en chef de la bibliothèque universitaire de Lille, vice-présidente du syndicat des bibliothécaires et membre du comité de l’Association des bibliothécaires français, avait repris l’idée d’une direction centrale, sous la forme d’un commissariat général ou d’un secrétariat général de la documentation et de la lecture publiques ; cette organisation aurait été complétée par des directions régionales. L. Wetzel, Etude sur la réforme des bibliothèques françaises (s.l.n.d. [1941]), « II. Projet de statut de la lecture et de la documentation publiques », p. 4-8. Ces propositions ont été rappelées dans L. Wetzel, « Les Bibliothèques universitaires et l’évolution de l’enseignement supérieur », Revue administrative, n° 82, 1961, p. 378. Sur les projets d’organisation nationale qui ont précédé la création de la direction des bibliothèques en 1945, voir aussi A. Daumas, « Les Bibliothèques d’étude et de recherche » dans Histoire des bibliothèques françaises, t. 4, Les Bibliothèques au XXe siècle, 1914-1990, op. cit., p. 122 et p. 129 ; M. Kühlmann, « Les Bibliothèques dans la tourmente », ibid., p. 242 ; D. Lindenberg, « Les Bibliothèques dans les politiques éducatives et culturelles », ibid., p. 254-255 ; H. Comte, Les Bibliothèques publiques en France (Villeurbanne, 1977), p. 173-175.

268.

Décret n° 45-1889 du 18 août 1945 portant organisation de la direction générale des arts et lettres, Bulletin officiel du ministère de l’éducation nationale, n° 44, 6 septembre 1945 et Les Bibliothèques relevant de la direction des bibliothèques de France (Paris, 1954).

269.

Décret n° 45-2099 du 13 septembre 1945 dans Bulletin officiel de l’éducation nationale, Lois et règlements, n° 47, 1945 ; Introduction à une visite des bibliothèques françaises, 2e éd. revue et mise à jour (Paris, 1958), p. 5-6.

270.

P. Lelièvre, Dix ans d’inspection (1945-1954), rapport sur les bibliothèques du secteur de M. Lelièvre (s.l.n.d. [1955] ; non publié), « Rapport sur les bibliothèques universitaires de 1945 à 1954... », p. 5. Ce rapport inédit est conservé à l’inspection générale des bibliothèques. La date de sa rédaction correspond à celle d’une première synthèse des opinions de P. Lelièvre sur les missions et l’organisation des bibliothèques universitaires.

271.

Introduction à une visite des bibliothèques françaises, op. cit., p. 9 ; J.-P. Casseyre, « La Relation avec les administrations centrales de l’Etat » dans Mémoire pour demain, mélanges en l’honneur de Albert Ronsin, Gérard Thirion, Guy Vaucel (Paris, 1995), p. 346-347.

272.

Dictionnaire biographique français contemporain (Paris, 1950 ; 2e édition 1954) ; Dictionnaire national des contemporains, dirigé par Nath Imbert (Paris, 1936-1939) ; Nouveau dictionnaire national des contemporains, 1961-1962 (Paris, 1961) ; P. Poindron, « Naissance d’une direction », op. cit., p. 53 et 55-56 ; P. Lelièvre, « A propos d’un cinquantenaire, pour André Masson », op. cit., p. 57 ; Th. Kleindienst, « Julien Cain », dans Histoire des bibliothèques françaises, t. 4, Les Bibliothèques au XXe siècle, 1914-1990, op. cit., p. 94-95 ; D. Lindenberg, « Les Bibliothèques dans les politiques éducatives et culturelles », ibid., p. 256 et note 5.

273.

Dictionnaire national des contemporains dirigé par Nath Imbert, t. 2 (Paris, 1938) ; P. Lelièvre, « A propos d’un cinquantenaire, pour André Masson », op. cit., p. 57 ; G.K. Barnett, « La Léthargie des bibliothèques municipales » dans Histoire des bibliothèques françaises, t. 4, Les Bibliothèques au XXe siècle, 1914-1990, op. cit., p. 60-61 (traduction d’O. Bonis).

274.

M. Caillet, « Paul Poindron », Bulletin des bibliothèques de France, t. 25, n° 2, 1980, p. 51-54 ; A. Carpentier, « Paul Poindron » dans Histoire des bibliothèques françaises, t. 4, Les Bibliothèques au XXe siècle, 1914-1990, op. cit., p. 372.

275.

« Bio-bibliographie de Jean Bleton » dans Construction et aménagement des bibliothèques, mélanges Jean Bleton (Paris, 1986), p. 13-14.

276.

Les sources d’archives et les publications les plus importantes pour l’histoire des bibliothèques universitaires françaises de 1945 à 1975 ont été recensées, avec des éléments statistiques, par D. Pallier, « Les Bibliothèques universitaires françaises de 1945 à 1975, chiffres et sources statistiques », op. cit. Les principales analyses portant sur cette période sont celles de D. Pallier, « Une Histoire récente » dans Les Bibliothèques dans l’université, sous la direction de D. Renoult (Paris, 1994), p. 11-41 et surtout « Bibliothèques universitaires, l’expansion ? » dans Histoire des bibliothèques françaises, t. 4, Les Bibliothèques au XXe siècle, 1914-1990, op. cit., p. 381-403.

277.

Décret n° 50-428 du 5 avril 1950 (statut des sous-bibliothécaires), Bulletin officiel de l’éducation nationale, n° 16, 20 avril 1950 ; décret n° 52-554 du 16 mai 1952 (statut du personnel scientifique des bibliothèques : bibliothécaires, conservateurs, conservateurs en chef et inspecteurs généraux des bibliothèques), Bulletin officiel de l’éducation nationale, n° 21, 29 mai 1952 ; décret n° 52-934 du 1er août 1952 (statut des gardiens et magasiniers), Bulletin officiel de l’éducation nationale, n° 32, 15 septembre 1952. Le statut unifié du personnel scientifique des bibliothèques a entraîné l’abrogation des statuts particuliers antérieurs, ainsi que d’une disposition réglementaire qui permettait de pallier les inconvénients du cloisonnement qui en résultait, le décret n° 45-2101 du 13 septembre 1945 portant interchangeabilité des fonctionnaires des cadres scientifiques des bibliothèques.

278.

Arrêté du 29 juillet 1950 portant création du diplôme supérieur de bibliothécaire, Bulletin officiel de l’éducation nationale, n° 33, 14 septembre 1950 ; arrêté du 17 septembre 1951 portant création d’un certificat d’aptitude aux fonctions de bibliothécaire, Bulletin officiel de l’éducation nationale, n° 35, 11 octobre 1951.

279.

« Aucune autre bibliothèque n’imposait aux bibliothécaires de connaître jusque dans le détail les tâches les plus humbles ; aucune ne leur imposait de sacrifier le côté intellectuel de leur métier aux exigences quotidiennes des tâches techniques les plus subalternes », P. Lelièvre, Dix ans d’inspection (1945-1954), rapport sur les bibliothèques du secteur de M. Lelièvre, op. cit.,« Rapport sur les bibliothèques universitaires de 1945 à 1954... », p. 20 ; « Osons dire que le métier de bibliothécaire universitaire en province était un métier décourageant », ibid., p. 4 ; cf. aussi P. Salvan, Le Personnel des bibliothèques universitaires dans Bibliothèques universitaires, 1953 (Paris, 1954), p. 45-47. Ces observations rejoignaient celles qui avaient été formulées en 1941 par Liliane Wetzel, Etude sur la réforme des bibliothèques françaises, op. cit., « I. Exposé critique de la situation actuelle », p. 10. G. Calmette a observé que dans les bibliothèques universitaires, le personnel titulaire était, vers la fin des années 1940 à peu près ce qu’il était soixante ans auparavant, et avait quelquefois diminué. « En province, quinze bibliothèques universitaires [Strasbourg comprise] possèdent aujourd’hui, à elles toutes, trente-quatre bibliothécaires contre trente et un en 1888. Il y en a cinq qui ne comptent qu’un [bibliothécaire] titulaire. ». G. Calmette, « La Crise actuelle des bibliothèques universitaires de Paris », Revue historique, juillet-septembre 1948, p. 36. On comptait en 1949, dans les bibliothèques universitaires des départements et à la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, 12 bibliothécaires en chef et un administrateur (Strasbourg), 40 bibliothécaires titulaires, 3 bibliothécaires auxiliaires, 4 aides de bibliothèques (corps technique ayant précédé la création du corps des sous-bibliothécaires), dont 3 à Strasbourg, un gardien chef (Strasbourg), 56 gardiens, 30 auxiliaires de service, une dactylographe (Strasbourg), 32 auxiliaires de bureau et 4 agents du « cadre complémentaire ». Au total, 55 agents de catégorie A, 4 de catégorie B, 87 de catégories C et D et assimilés, 37 agents administratifs et divers, en tout 183 emplois, dont 28 à la B.N.U. de Strasbourg. Les augmentations par rapport aux effectifs de 1945, encore plus réduits, ont résulté de créations d’emplois (11 emplois de bibliothécaires et 2 emplois d’aides techniques en province), et surtout d’intégration de personnels rémunérés sur les ressources des universités et des bibliothèques (155 personnes, en majorité auxiliaires). Ces intégrations ont permis de libérer des crédits pour les acquisitions là où les ressources provenant du droit de bibliothèque avaient été utilisées pour ces rémunérations. Elles eurent lieu en 1948. A.N. F 17 bis 15618, versement n° 771373, article 1.

280.

P. Lelièvre, Dix ans d’inspection (1945-1954), rapport sur les bibliothèques du secteur de M. Lelièvre, op. cit., « Rapport sur les bibliothèques universitaires de 1945 à 1954... », p. 14-20. Les subventions de l’Etat aux bibliothèques universitaires (Paris et province) de 1945 à 1975 sont récapitulées, en francs courants et en francs constants 1990 ou 1991 par D. Pallier, « Les Bibliothèques universitaires de 1945 à 1975, chiffres et sources statistiques », op. cit., p. 61 et D. Pallier, « Bibliothèques universitaires, l’expansion ? », op. cit., p. 400. Ces subventions ont évolué en francs courants, de 1945 à 1954, de 14,598 millions de francs à 114,499 millions de francs, soit de 8 à 10,8 millions de francs 1991. La forte inflation des années 1945-1951 ne permit à ces augmentations de crédits de faire plus que compenser la hausse des prix qu’à partir de 1952.

281.

G. Calmette, « La Crise actuelle des bibliothèques universitaires de Paris », op. cit., p. 35.

282.

« Journées d’étude des bibliothèques universitaires, 17, 18, 19 décembre 1952, compte rendu » dans Bibliothèques universitaires, 1953, op. cit., p. 91-132.