3. La conception des bâtiments des bibliothèques universitaires

La plupart des constructions nouvelles ont été fondées sur une conception selon laquelle une bibliothèque universitaire ou une section devait être installée dans un bâtiment séparé. Il existe cependant aussi des réalisations différentes, représentées par de nombreuses bibliothèques médicales ou par la section droit de Clermont-Ferrand, qui ont perpétué le type de la bibliothèque universitaire intégrée aux locaux d’enseignement et de recherche connu depuis le XIXe siècle. La direction des bibliothèques s’est montrée le plus souvent favorable à la conception d’un bâtiment indépendant pour la bibliothèque, sauf dans le cas des sections de médecine.

‘« Bien que nous ayons la plupart du temps cherché à construire des bâtiments indépendants, il n’a pas toujours été possible - on peut même se demander s’il eût été souhaitable - d’en prévoir un pour des bibliothèques très spécialisées et très dépendantes de leurs facultés comme le sont les bibliothèques des sections de médecine. A Lille et à Marseille, les nouvelles bibliothèques médicales ont été incorporées au bâtiment même de la faculté, et il en sera de même à Strasbourg... » 338

Sur le plan pratique, cette conception avait surtout pour but de permettre de futures extensions de locaux. Sur le plan symbolique, elle donnait au bâtiment de la bibliothèque une visibilité nouvelle, mais elle rendait aussi plus apparente la séparation entre les locaux de la bibliothèque universitaire et les bâtiments destinés à l’enseignement et à la recherche. Cette séparation spatiale a elle-même deux significations. D’une part, elle représente physiquement la conception d’une bibliothèque universitaire distincte des facultés et relevant d’une autre autorité que celles-ci. D’autre part, elle matérialise la conception d’une fonction documentaire organisée à l’écart des lieux d’enseignement et de recherche. De façon assez paradoxale, cette double distinction est apparue aussi nettement marquée à un moment où de nombreuses facultés installées sur des campus périphériques se sont trouvées desservies par une section particulière de la bibliothèque universitaire. Les conséquences combinées de cet isolement et de ce rapprochement auraient pu conduire à une conception différente, et signifier en pratique le retour à une conception proche de celle des « bibliothèques de facultés ». Mais si le vocabulaire apparaît à certains égards comme assez hésitant (« section sciences de la bibliothèque universitaire » a été employé concurremment avec « bibliothèque de la faculté des sciences »), la direction des bibliothèques prit grand soin de faire savoir que cette nouvelle organisation spatiale ne devait pas être interprétée comme signifiant une rupture de l’unité de la bibliothèque universitaire. Il était certainement nécessaire de le rappeler, car le parallélisme entre facultés (composantes d’une université) et sections (composantes d’une bibliothèque universitaire) avait été poussé assez loin pour que l’on admît que chaque faculté nouvelle ou transférée devait avoir auprès d’elle une section de la bibliothèque universitaire. Dans le cas de Marseille, où étaient prévues trois facultés des sciences, il fut ainsi considéré comme normal qu’à chacune de ces facultés correspondît une section de la bibliothèque universitaire. Ce parallélisme avait pour effet implicite de situer sur le même plan deux organisations, dont l’une (la bibliothèque universitaire) ne constituait pourtant qu’un service commun de l’autre (l’université). La dualité, au niveau de l’administration centrale, entre direction de l’enseignement supérieur et direction des bibliothèques favorisait sans doute ce positionnement, et venait renforcer la représentation d’une indépendance de la bibliothèque universitaire par rapport aux facultés, alors que l’organisation spatiale nouvelle aurait pu conduire à une représentation différente. Cependant, pour des raisons historiques, il était impossible à la direction des bibliothèques d’admettre l’existence de bibliothèques de facultés alors que les bibliothèques universitaires s’étaient constituées au XIXe siècle à partir des bibliothèques de facultés et même contre elles. Elle fut donc conduite à réaffirmer l’unité administrative des bibliothèques universitaires et l’indépendance de leurs sections par rapport aux établissements d’enseignement supérieur auprès desquels elles étaient placées.

Il y a aussi une dualité de signification, pratique et symbolique, dans le souci souvent affirmé de placer la bibliothèque universitaire au centre des nouveaux campus. Il s’agissait bien sûr de réduire les trajets entre les locaux d’enseignement et de recherche et la bibliothèque, de manière à en faciliter l’utilisation. Mais cette position centrale conférait aussi au bâtiment qui l’occupait une dignité particulière, celle d’un point de convergence de toutes les disciplines représentées sur le campus. Cette dignité pouvait s’entendre de son caractère pluridisciplinaire par rapport aux différents « départements » ou sections de la faculté ; ou de sa fonction d’archivage des résultats de la recherche, de consultation différée de ces résultats et de source d’information pour de nouvelles recherches ou pour des activités d’enseignement. Dans une conception souvent implicite de la circulation des savoirs, la fonction d’accumulation, de description, de conservation et de communication de documents supports des connaissances pouvait apparaître comme une fonction presque égale en dignité à celle de la recherche et de l’enseignement, même si cette dignité n’était le plus souvent pas reconnue par les milieux enseignants, qui avaient tendance à considérer cette fonction sous un aspect purement technique et utilitaire. Nous rencontrerons, dans le chapitre suivant, des exemples de ce conflit de représentations des fonctions des bibliothécaires, dont les conséquences ont pu avoir une assez grande portée. La portée symbolique d’une position centrale et éminente de la bibliothèque sur un campus était en tout cas bien perçue, comme en témoignent les propos suivants d’un administrateur et d’un bibliothécaire constructeur.

‘« Nous avons pensé, a précisé M. le recteur Bouchard, qu’il était préférable pour le travail de l’isoler [i.e. la bibliothèque universitaire] le plus loin possible du bruit de la rue... à égale distance des trois facultés et des pavillons d’habitation. Mais nous ne nous sommes pas seulement guidés sur ces considérations d’ordre pratique ; nous nous sommes inspirés d’une idée symbolique. Il nous a paru qu’en plaçant au centre même de l’université le nouvel édifice dont la haute tour la dominera et sera aperçue depuis les lointains horizons, nous signifions qu’à nos yeux ce dépôt de toutes les oeuvres de la littérature et des découvertes de la science, ce sanctuaire de l’esprit humain fréquenté par tous les professeurs et par tous les étudiants de toutes les disciplines, cet arsenal de documentation dont, quel que soit leur objet, l’enseignement et la recherche ne sauraient se passer, est vraiment le coeur et le principe de vie du grand corps universitaire dont nous avons formé l’ambition de réunir sur le terrain de Montmuzard les membres auparavant dispersés. » 339

C’est sur un plan plus pratique, mais sans ignorer l’aspect symbolique de l’implantation des bibliothèques universitaires, que se sont situés ces propos de J. Bleton :

‘« ...Nous affirmons que les discussions qui peuvent s’instaurer sur cette question [i.e. l’emplacement de la bibliothèque par rapport aux autres bâtiments universitaires] constituent un excellent “test”, à la fois pour juger du rôle que l’on entend faire jouer à la bibliothèque dans l’université et pour sonder les possibilités d’accord entre le maître d’ouvrage, le bibliothécaire et l’architecte. Si la bibliothèque n’est considérée que comme un simple outil de travail parmi beaucoup d’autres, c’est un coin du terrain qui, pour elle, sera proposé et, dans cette hypothèse, on peut être certain que d’autres bibliothèques naîtront et se développeront un peu au hasard dans les bâtiments d’enseignement, les instituts et les laboratoires trop éloignés, aux yeux de leurs usagers, de la bibliothèque centrale. Si, au contraire, la bibliothèque fait figure d’établissement indispensable à tous, en raison de son équipement en livres, périodiques et autres documents facilement communicables, chacun acceptera un emplacement aussi central que possible, fût-ce au prix d’un déplacement à pied pour aller de sa salle de cours, de sa chambre, de son restaurant ou de son laboratoire à la bibliothèque. » 340

Sur le plan de la conception des bâtiments, des innovations sont apparues entre 1955 et le début des années 1960. Un parti architectural dit ternaire, juxtaposant les volumes de trois éléments, salles publiques, magasins et services intérieurs, a d’abord été adopté. Extérieurement, la forme de ces bâtiments est souvent reconnaissable à la présence d’une tour pour les magasins à livres, comme à Dijon droit-lettres ou à Toulouse sciences. Intérieurement, une certaine diversification des espaces publics a été recherchée en ajoutant aux classiques salles de lecture une salle des catalogues et des bibliographies et une salle des périodiques. Une attention particulière était portée, dans les bâtiments de ce type, à la conception des différents circuits générés par le fonctionnement : circuit du document de son entrée à la bibliothèque à sa place en magasins, après passage par les services intérieurs de la bibliothèque ; circuit du lecteur de son entrée à la bibliothèque à sa place en salle de lecture, après passage par la salle des catalogues ; circuit « secondaire » du document de sa place en magasins au bureau de prêt chargé de le communiquer. Il était alors admis que ces circuits ne devaient pas se couper, afin d’éviter tout accès des lecteurs dans les zones réservées au traitement ou au stockage des documents. 341

Des liaisons rationnelles entre les services étaient recherchées, ainsi que de bonnes conditions de conservation et de confort, et surtout un fonctionnement aussi économe que possible en personnel et en coût d’exploitation. Il s’agissait en fait de la rationalisation d’un modèle de bibliothèque assez traditionnel, dans lequel les magasins à livres représentaient l’élément central par rapport auquel les autres services étaient distribués. Les caractéristiques des bâtiments conçus selon ce modèle apparaissent dans le document suivant (figure 6 F), extrait du numéro 251-252 (juillet-août 1963) de L’Architecture française, et relatif à la section sciences de la bibliothèque universitaire de Toulouse, mise en service en 1965, où la distinction entre magasins, salles de lecture et services intérieurs a été nettement marquée. 342

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Figure 6 FExemple de bibliothèque universitaire conçue selon le « plan ternaire »
[Note: SOURCE : L’Architecture française, n° 251-252, juillet-août 1963, p. 16.]

Cette première conception des bâtiments des bibliothèques universitaires s’est trouvée profondément modifiée par les idées nouvelles sur l’organisation de ces bibliothèques qui ont été élaborées au cours de la période 1959-1963, et qui sont étudiées en détail dans le chapitre suivant. Ces idées nouvelles ont été synthétisées par les instructions concernant les nouvelles sections et les sections transférées des bibliothèques des universités, à l’exclusion des sections médecine, du 20 juin 1962. Ces instructions prévoyaient essentiellement la mise en libre accès d’un nombre important de documents classés par sujet, ce qui diminuait l’importance des magasins à livres, où ne devaient plus trouver place que les documents les moins utilisés, et la distinction de deux « niveaux » correspondant à deux catégories d’utilisateurs. Le premier niveau, réservé aux étudiants débutants (deux ou trois premières années d’études supérieures), comportait essentiellement une salle de lecture équipée de nombreux usuels et adossée à un magasin à livres. Le second niveau, à l’intention des étudiants de troisième cycle, des professeurs et des chercheurs, était organisé en salles spécialisées par grandes disciplines d’un domaine de la connaissance correspondant à une ou deux facultés. On y trouvait des documents spécialisés, livres et périodiques, des bibliographies, et des équipements pour la photocopie et les microreproductions. Des espaces individuels de travail (« carrels ») pouvaient être aménagés. Une certaine souplesse était recherchée à la fois dans les règles de fréquentation et dans l’organisation des salles spécialisées du second niveau. Il en résultait dans l’ensemble une interpénétration entre les magasins et les salles de lecture et une certaine polyvalence des espaces publics. C’est ainsi que des salles particulières dévolues aux bibliographies et aux périodiques ne se justifiaient plus, ces documents ayant vocation à être placés dans des salles spécialisées en libre accès. Cette organisation ayant été conçue au départ pour des bibliothèques scientifiques avant d’être étendue à des bibliothèques littéraires et juridiques, des salles dites de culture générale furent prévues dans certains cas. Le public pouvait y lire et y emprunter des ouvrages non scientifiques (information, vulgarisation, culture, loisirs). La présence de ces dernières salles semble avoir correspondu à une nostalgie de la pluridisciplinarité perdue, et au désir de sauvegarder un espace de culture générale dans une bibliothèque dédiée au savoir spécialisé. Ces conceptions de l’organisation appelaient une traduction architecturale, que l’on trouve dans les sections de bibliothèques universitaires mises en service à partir de 1964 et qui furent d’abord des sections scientifiques, comme à Nice ou à Lyon La Doua. Ce modèle, avec quelques variantes, fut suivi pour la majorité des bâtiments de bibliothèques universitaires mis en service de 1964 à la fin des années 1970. Il existe aussi des bâtiments « de transition » dont le programme, approuvé avant la réforme de 1962, fut adapté dans la mesure du possible aux nouvelles conceptions (par exemple, Dijon centrale, devenue plus tard section droit-lettres, et Poitiers sciences).

Cette nouvelle conception des bibliothèques universitaires était le fruit d’un double compromis. Elle juxtaposait ou elle superposait deux bibliothèques, l’une destinée aux étudiants débutants et l’autre aux étudiants avancés, aux professeurs et aux chercheurs, en séparant les espaces réservés à deux catégories d’utilisateurs mais en les maintenant dans le même bâtiment. En outre, elle instaurait une flexibilité limitée des locaux ‘« une sorte de compromis entre les bibliothèques au parti assez rigide d’avant 1960 et les bibliothèques aux espaces non compartimentés, aux locaux presque tous interchangeables des constructions américaines actuelles. » (J. Bleton) 343

Une conséquence de la nouvelle conception des locaux a été le changement de forme extérieure. Celle-ci est devenue majoritairement le parallélipipède, et les tours ou blocs destinés aux magasins ont évidemment disparu. Les espaces de stockage avaient adopté une répartition beaucoup plus diffuse. Il subsistait des magasins à livres, mais ils pouvaient être installés à des endroits différents, en sous-sol ou au niveau des salles de lecture, deux hauteurs de magasins correspondant à une hauteur de salle publique. Les surfaces de ces nouveaux bâtiments sont souvent importantes, surtout dans les universités anciennes, de 7.000 à 10.000 mètres carrés ou plus, 12.000 mètres carrés à Lyon sciences, 13.500 mètres carrés à Grenoble sciences et 17.500 mètres carrés à Lille droit-lettres. La nouvelle organisation, qui combinait des fonctions différentes dans les mêmes espaces, occupait plus de place que l’organisation précédente, et le classement par sujet des documents était en lui-même consommateur d’espace. Les surfaces généralement calculées sur la base de 1,5 mètre carré par étudiant, ont quelquefois été considérées comme insuffisantes, par exemple par Jean Bleton.

‘« Pour des bibliothèques très riches en livres et exigeant donc de vastes magasins [cas notamment des sections transférées des anciennes universités], les salles publiques ont dû être très réduites et les places assises offertes sont alors un peu insuffisantes ; d’autre part, pour des bibliothèques à créer dans des universités nouvelles, aux effectifs d’étudiants très réduits, les surfaces autorisées ont été au départ trop faibles et les bâtiments réalisés se sont révélés assez vite trop petits, par suite d’un accroissement rapide des effectifs. » 344
Notes
338.

J. Bleton, « Les Nouvelles bibliothèques universitaires et municipales françaises », Bulletin d’informations, Association des bibliothécaires français, nouvelle série, n° 31, mars 1960, p. 33. Le caractère spécialisé des bibliothèques médicales semble bien en avoir fait dès cette époque, selon cette citation de J. Bleton, des composantes un peu à part des bibliothèques universitaires, dont la dépendance à l’égard de la faculté auprès de laquelle elles étaient placées était plus grande que celle d’autres sections. Bien que ces notions n’aient pas été explicitées, elles suggèrent l’existence d’un lien entre la représentation des bibliothèques médicales et leur intégration fréquente dans les locaux d’enseignement et de recherche.

339.

« Pose de la première pierre de la bibliothèque universitaire de Dijon, 4 avril 1959 », Bulletin des bibliothèques de France, t. 4, n° 4, avril 1959, p. 207-208.

340.

J. Bleton, « La Construction de bibliothèques universitaires, comment établir et mettre au point un projet », Bulletin de l’UNESCO à l’intention des bibliothèques, t. 17, n° 6, novembre-décembre 1963, p. 336-338.

341.

Ainsi à Marseille sciences (Saint Charles), « ...les trois circuits qui existent inévitablement dans toute bibliothèque (celui du document au rayon qui le reçoit, celui du lecteur à sa place de travail ou au bureau de prêt, celui du document demandé au lecteur ou à l’emprunteur) ne se coupent jamais. » J. Bleton, « Les Nouvelles bibliothèques universitaires françaises », op. cit., p. 117.

342.

Sur l’importance des magasins dans cette conception, cf. l’article historique de J. Bleton, « Les Magasins à livres dans les bibliothèques françaises du début du XIXe siècle à nos jours », Bulletin des bibliothèques de France, t. 1, n° 3, mars 1956, p. 183-206. Les autres articles de J. Bleton sur les bibliothèques universitaires publiés jusque vers la fin des années 1950 sont basés sur ces conceptions. Les superficies étaient calculées pour permettre de quinze à vingt ans d’accroissement des collections dans les magasins et sur la base d’une place pour dix étudiants dans les salles publiques. J. Bleton, « Les Nouvelles bibliothèques universitaires françaises, ce qui caractérise les bâtiments construits pour elles entre 1950 et 1972 », op. cit., p. 27.

343.

J. Bleton, « Les Nouvelles bibliothèques universitaires françaises, ce qui caractérise les bâtiments construits pour elles entre 1950 et 1972 », op. cit., p. 27. « Cette solution [i.e. la bibliothèque à deux niveaux] était assurément plus économique que la construction, courante aux Etats-Unis, de deux bibliothèques, l’une pour undergraduates, l’autre pour graduates et professeurs. » J. Bleton, « Quelques réflexions sur les nouvelles bibliothèques universitaires françaises de science et de médecine », op. cit. p. 259. On peut noter que cette conception manifeste le passage d’un modèle bibliothéconomique d’origine germanique, dont l’influence était dominante au début du siècle, à un modèle d’inspiration anglo-saxonne, transition qui a probablement été facilitée par le voyage aux Etats-Unis de Jean Bleton pendant deux semaines à la fin de l’année 1961. J. Bleton, « Les Bibliothèques universitaires et leurs bâtiments de 1945 à 1972, principales étapes et souvenirs personnels », op. cit., p. 364-365. La transition de l’influence allemande à l’influence anglo-saxonne a aussi d’autres aspects que la conception des bâtiments, la langue étrangère dominante de la bibliothéconomie (l’allemand au début du siècle) étant progressivement devenue l’anglais, comme en témoignent le nombre des publications et les programmes de formation professionnelle. Un document multigraphié de six pages, intitulé Prescriptions spéciales, avait été élaboré par le service technique de la direction des bibliothèques pour être distribué aux architectes chargés de la construction d’une bibliothèque universitaire. J. Bleton, « Les Nouvelles bibliothèques universitaires françaises, ce qui caractérise les bâtiments construits pour elles entre 1950 et 1972 », op. cit., p. 31. D’une certaine manière, la question des magasins était au centre de la nouvelle conception, qui réservait à cette partie de la bibliothèque un rôle moins important, mais installait pour ainsi dire les salles de lecture du niveau spécialisé au milieu des réserves de livres. L’article de P. Lelièvre, « Bibliothèques universitaires d’aujourd’hui et de demain », L’Architecture française, n° 251-252, juillet-août 1963, p. 5-7, décrit la nouvelle organisation sur le plan architectural et organisationnel. Les changements dans l’organisation spatiale des bibliothèques universitaires induits par les instructions du 20 juin 1962 ont été replacés dans l’évolution des méthodes de travail et des conceptions de la bibliothèque par J. Sansen, « La Métamorphose du magasin de livres » dans Construction et aménagement des bibliothèques, mélanges Jean Bleton, op. cit., p. 87-95. L’article de Paul Rémond, « Les Magasins de livres », L’Architecture française, n° 251-252, juillet-août 1963, a un caractère à la fois historique et technique. Sur le plan de l’organisation, la conception des nouvelles bibliothèques appelle bien d’autres commentaires, qui seront présentés au chapitre suivant.

344.

J. Bleton, « Les Nouvelles bibliothèques universitaires françaises, ce qui caractérise les bâtiments construits pour elles entre 1950 et 1972 », op. cit., p. 30 ; cf. aussi J. Bleton, « Quelques réflexions sur les nouvelles bibliothèques universitaires françaises de science et de médecine », op. cit., p. 256.