Le maintien de l’unité institutionnelle des bibliothèques universitaires déconcentrées est un principe avec lequel la direction des bibliothèques n’a jamais envisagé de transiger. On trouve des témoignages abondants de cette position dans les journées d’étude des bibliothèques universitaires de 1961. Ces témoignages ont pris essentiellement deux formes : le rappel par J. Cain, avec une certaine solennité, des principes posés par les textes fondateurs du XIXe siècle, et les réflexions de caractère plus stratégique et prospectif de P. Lelièvre. Sur le plan réglementaire, le rappel du principe de l’unité de la bibliothèque universitaire même divisée en plusieurs sections, énoncé par la circulaire du 31 décembre 1885, fut rappelé par une circulaire du 12 février 1962. 429
On ne peut s’empêcher de remarquer que cette construction institutionnelle aurait été plus solide si l’organisation de la bibliothèque universitaire avait été conçue comme un ensemble ou comme un réseau, et non comme une réunion de sections dont chacune constituait elle-même une bibliothèque avec l’ensemble de ses services.
« Organisation des bibliothèques universitaires [circulaire du 12 février 1962] », Bulletin des bibliothèques de France, t. 7, n° 4, avril 1962, p. 224-225. Cette circulaire rappelait l’instruction du 31 décembre 1885, qui avait défini la bibliothèque universitaire comme « un de ces services communs par lesquels doivent se rapprocher et s’unir les facultés d’un même centre », en précisant que « la bibliothèque universitaire, même quand elle a des sections différentes, est une », et la circulaire du 20 novembre 1886, qui avait confirmé ces principes. Elle ajoutait : « Les dispositions réglementaires rappelées ci-dessus ne doivent pas être perdues de vue. En particulier, la création de nouvelles sections dans des villes distinctes de celle où est installée la section centrale [sic] ne saurait avoir pour effet de rompre l’unité de gestion de la bibliothèque universitaire ».